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L’utilité des indicateurs techniques

Je viens de lire une étude sur le day trading aux Etats-Unis.
Les traders, dans leur grande majorité, ne sont pas rentables et arrêtent avant 2 ans d’activité.
Ça, je pense que tout le monde en est conscient, le trading est un art difficile et les statistiques ne sont vraiment pas encourageantes… mais pas de quoi démotiver les traders que nous sommes !

Bref ! Ce qui était particulièrement intéressant, c’était de regarder qui sont ces traders, que faisaient-ils avant de s’essayer au trading ? On apprend alors que la catégorie socio-professionnelle la plus représentée parmi les perdants est celle des ingénieurs.

Pourquoi ? L’étude ne le dit pas, mais je pense avoir un début de réponse : habitués dans leur métier à l’usage systématique des mathématiques, ils arrivent sur le marché avec la même approche et tentent de le modéliser. On imagine facilement l’apprenti trader à l’esprit scientifique en train de programmer ses indicateurs, de rechercher la rationalité dans les cours boursiers, de trouver sur son tableur EXCEL le calcul gagnant qui le rendra riche.

Or, autant travailler avec des formules mathématiques en physique ou en chimie a tout son sens, autant aborder un marché financier avec la même démarche est peine perdue, cela reviendrait à vouloir prédire l’avenir !

Quel gaz se créé lors de la combustion d’un morceau de carbone ?
Facile, du dioxyde de carbone, C + O2 = CO2 !

Quelle sera l’issue de telle ou telle politique monétaire ?
Là, aucune règle ne peut s’appliquer, personne n’en sait strictement rien.

On peut toujours analyser et parier sur une hausse ou une baisse d’un actif, mais les équations mathématiques seules ne suffisent pas. Il est nécessaire de prendre en compte d’autres paramètres tels que la réaction des investisseurs, des institutionnels, des épargnants… Ce n’est plus des maths mais de la psychologie. C’est comme le poker, calculer des probabilités de tirage c’est bien, mais l’essentiel du jeu, c’est d’adapter son style à ses adversaires.

Ça parait peut-être évident. Pourtant, il suffit de parcourir un peu les forum boursiers pour voir que beaucoup ne jurent QUE par leurs indicateurs techniques. Voir ci-dessous un graphique trouvé sur boursorama…

Le trading low-cost

Au delà de cette anecdote, je pense que nous avons tous ce défaut au moins lorsqu’on débute. Sans repère, on se rabat vite sur les indicateurs de nos plateformes de trading : les stochastics, le MACD, le CCI, les bandes de Bollinger, les points pivots, …

Lorsque les stochastics sont supérieurs à 80 et se croisent à la baisse, alors le cours est en excès et va bientôt se retourner donc JE VENDS. Graphiquement en tout cas ça rend super ! 90% de taux de réussite garanti. Les StopLoss ? Ba, j’aurai qu’à couper les ordres à la main… D’ici 3 mois j’explose toutes mes perfs !

Je n’exagère même pas. Vous rajoutez par dessus une technique de pyramidage tordue, et vous obtenez la “stratégie de trading” du parfait débutant.

J’appelle ça du trading low-cost, car il n’y a aucune recherche. C’est une simple observation visuelle que l’on transforme en stratégie. Les trades n’ont aucune autre raison d’être.

Ce qu’il faut, c’est COMPRENDRE le marché, tout ordre doit être réfléchi et répondre à une configuration particulière.

Je n’ai sérieusement jamais vu un trader expérimenté qui rentrait sur des signaux aussi basiques que le croisement de 2 moyennes mobiles qui retardent (ce que sont en fait réellement la plupart de ces indicateurs techniques).

Du bon usage des indicateurs

Les indicateurs, du moins ceux dont il est fait mention dans cet article, “indiquent” un état du marché. C’est bien la nuance. Les débutants recherchent des signaux pour acheter ou pour vendre, mais les indicateurs ne fournissent qu’un aperçu de l’état du marché, rien d’autre.
Exemple : Le RSI a détecté que le cours EUR/USD était en surachat depuis le 7 avril.

Est-ce un signal de vente ? Non, pas du tout.
Suivre aveuglément un indicateur, c’est prendre le risque comme ici de se retrouver en totale contre-tendance. Le “surachat” est très relatif. Le marché n’attend personne, il peut continuer sa route encore longtemps dans un sens comme dans l’autre.

Ouais d’accord, mais moi j’ai un filtre ! Je rentre SHORT quand le RSI est supérieur à 70, mais uniquement si les 2 bougies précédentes sont de la même couleur, si la moyenne mobile de période 14 en M15 est inférieure au plus bas du jour, et que c’est un soir de pleine lune ! Tu vois, avec mon filtre magique j’élimine tous les “faux signaux” !

Mais ça, c’est de la suroptimisation. Il n’y a aucun lien entre le fait que le RSI soit supérieur à 70 et que les 2 bougies précédentes soient de même couleur. Ce n’est qu’une observation visuelle encore une fois. Peut être que le hasard a fait que quelques entrées sur ces critères ont été pertinentes par le passé, mais il n’y a absolument aucune raison que cela le reste.Pour en revenir à l’exemple précédent, savoir que le marché est en surachat peut être utile. Si par exemple vous possédez une position acheteuse. Vous pourriez considérer que le cours est assez monté et qu’il est temps de prendre vos bénéfices, ou mieux, laisser courir vos gains et ne revendre que lorsque ce RSI reviendra sur un niveau inférieur (50). Là OK.

Mais comment je fais alors pour construire des stratégies de trading ?

Il faut voir plus loin que ces indicateurs techniques. Le marché, ce n’est pas seulement des prix qui s’accumulent. C’est aussi des sessions (EU, US, Asie), de la volatilité et des volumes, des comportements psychologiques, etc… sans compter les particularités de chaque instrument.

En fait, le trader débutant doit ajouter une étape à son raisonnement. Toujours partir d’un constat économique. Exemple : “AUD et NZD appartiennent au même bloc géographique, leurs économies sont de plus directement corrélées. La paire AUD/NZD doit donc rester dans un range étroit la nuit car il n’y a alors (presque) pas d’activité sur ces 2 devises. Est-ce qu’il n’y aurait pas là une opportunité de jouer le contrariant et viser une moyenne mobile ?”.

Une fois que la logique de trade est trouvée, on peut la valider ou non graphiquement, voire même la backtester lorsque possible. Les indicateurs peuvent nous aider pour trouver des points d’entrée. A la différence des exemples précédents, ces indicateurs ne sont pas à l’origine de la stratégie, mais de simples outils pour l’exploiter.

Nicolas Gaiardo

Nicolas Gaiardo

Nicolas est un journaliste engagé dans la lutte contre les escroqueries financières et passionné du monde de la finance. "Débusqueur" des dernières arnaques astucieuses dans des produits financiers dits atypiques, il se fait un point d'honneur à vous en faire profiter.

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