En répondant au téléphone, vous allez peut-être entendre : “Bonjour. Je me présente, Notaire Bertrand de Rennes. Je vous appelle, car vous êtes le bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie suite au décès de Madame Dupond”. C’est ainsi que débute le parcours d’une nouvelle escroquerie qui sévit dans l’Hexagone. Décryptage.
Sommaire
Toggle
Des faux notaires cherchant de vrais défunts
Le mode opératoire des escrocs est assez simple. Tout d’abord, pour trouver leur cible, les faux notaires scrutent les avis de décès. Ensuite, en recoupant les informations (noms des proches et lieux des obsèques), le faux notaire cible une future victime. Par démarchage téléphonique ou par mail, les malfaiteurs se font passer pour un notaire officiant dans la région du défunt. Ils empruntent son patronyme et ils vont même jusqu’à imiter son site internet. Dans son message, le faux notaire informe à sa cible qu’elle est bénéficiaire d’une assurance vie. Bien sûr, le montant est conséquent et peut s’élever de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Les pièges des faux notaires
Une fois que vous êtes en confiance, ne vous attendez pas à un rendez-vous en bonne et due forme à l’office notarial. Pour ne pas vous rencontrer physiquement, le faux notaire inventera de multiples prétextes. Dont la « dématérialisation des procédures » ou « un agenda trop chargé » ou encore « des mesures restrictives liées à la situation sanitaire ». Bref, aucune rencontre physique ne sera planifiée pour la signature de quelques documents. Par contre, la future victime sera invitée à envoyer des photocopies de son livret de famille et papiers d ‘identité.
Et enfin, le faux notaire demandera un virement de 5% de la somme du contrat d’assurance vie pour débloquer les fonds et couvrir les frais administratifs. Le faux notaire s’évaporera dans la nature et le piège se refermera sur la victime. Si un notaire vous sollicite et que sa demande vous semble incohérente, contactez la chambre des notaires de son département, vérifiez le numéro de téléphone utilisé et enfin, vérifiez que les mails se terminent par « @notaires.fr » ou en « @paris.notaires.fr ».
Les signalements aux faux notaires en France
En décembre 2020, une quinzaine de signalements ont été effectués auprès de la Chambre des notaires interdépartementale des Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. A la même période, c’est la Chambre des notaires de Rennes qui a enregistré une dizaine de victimes. D’autres arnaques de ce type ont également eu lieu, de janvier à mars 2021, dans le Calvados et le Maine et Loire. Les sommes perdues sont assez conséquentes : entre 10.000 et 20.000 euros.
ID, 'entite', true); if(!empty($entite)) $entiteWithSpace = str_replace(['_'],[' '],$entite); $nb = countVictimsMERFor($entite); ?>Vous êtes victime de cette arnaque ? Obtenez justice !
Suite à ces signalements, le site officiel des notaires de France a émis une mise en garde sur son portail web dès le 23 décembre 2020 : « Escroquerie : recrudescence des tentatives de fraudes et d’usurpation d’identité de notaires comment réagir si vous doutez ? ». Plusieurs paramètres peuvent expliquer pourquoi ces personnes se sont fait arnaquer de la sorte. Tout d’abord, le contexte sanitaire isole et fragilise psychologiquement les personnes les moins méfiantes. Sans oublier que les arnaqueurs utilisent des méthodes sophistiquées pour rendre l’arnaque plus crédible. Ils envoient des documents mentionnant le logo ou les tampons de l’office notarial et comportant des signatures falsifiées.
Vigilance face à l’usurpation d’identité de l’Agira ou des cabinets de courtage
Toutes les personnes ne savent pas obligatoirement qu’au décès d’un proche, le contrat d’assurance vie est géré par la compagnie d’assurance et non pas par le notaire. D’ailleurs, des arnaques aux faux contrats d’assurance vie sont également perpétrées par des individus usurpant l’identité de professionnels de l’assurance. En effet, depuis mars 2021, des escrocs se font passer pour l’Agira (Association pour la gestion des informations sur le risque en assurance) ou un cabinet de courtage.
Ils annoncent aux futures victimes qu’elles sont bénéficiaires d’une assurance vie. Le virement de ces fonds ne pouvant s’opérer que grâce à une avance de 5% du montant à débloquer. Même scénario que pour les faux notaires! Sur son site internet, l’Agira prévient qu’il faut rester vigilant, car “Les individus peuvent utiliser de manière frauduleuse le numéro de téléphone de l’Agira (01 53 21 50 25)”. Si vous avez un doute, n’hésitez pas à nous contacter.