Un internaute nous a fait parvenir un mail qui lui a été envoyé supposément depuis le centre des finances publiques de Boulogne Billancourt. Le mail lui promet le remboursement de 150 809,03 euros, après qu’il aura versé à cette administration la petite somme de 15 000 euros qui constituent la sacrée TTF dont nous avons déjà parlé ici.
Nous avons donc supposé qu’il s’agit d’un cas de cybercriminalité financière de type de recovery-room. Décryptons ensemble ce courrier pour savoir s’il y a matière à confirmer cette hypothèse.
Décryptage du courrier
Nous vous encourageons à lire le courrier ci-dessous qui a été envoyé à l’internaute qui nous a joints. Nous avons masqué l’identité du destinataire, mais le contenu se laisse aisément comprendre.
Ce courrier a -t-il pu être envoyé du centre des finances publiques de Boulogne Billancourt ? Nous avons des raisons de douter.
- Le style n’est pas administratif. La correspondance administrative se distingue justement par sa solennité et le grand respect qui est fait des formalités. Ici, justement, on passe un peu à côté. L’allure du courrier est toute commerciale, avec en supplément quelques écarts que l’on ne se permet même pas dans une correspondance de type business. Par exemple, le timbre est répété deux fois, ce qui n’a aucune logique. Et aucun administratif ne ferait cette erreur. On ne retrouve pas l’objet de la lettre. Nous ne retrouvons pas non plus le numéro d’enregistrement. En fait, l’on a plus l’impression que c’est un mail qui a été rédigé puis imprimé. Un dernier élément absent, c’est la signature du courrier. Parce que toute correspondance de ce genre engage toujours l’administration et que la personne qui émet le courrier s’engage au nom du pouvoir public, la signature du courrier est une des conditions de sa validité. Ce n’est pas un courrier sans faute (par exemple la première phrase du courrier porte déjà une faute : Suite à nos conversations téléphoniques passes (sic)…)
- Le style de ce courrier est américain. L’administration française n’écrirait pas EUR 150 809, 03. En français, la monnaie ne précède pas, mais succède au montant et ce sont des détails auxquels on fait attention dans l’administration.
- Le mail d’envoi du courrier est faux. Cette information n’est certes pas sur le courrier, mais les personnes qui sont entré avec M.M se font appeler Mr Fabrizzi et Mr Leroy. Leurs numéros de téléphone sont 0188334304 / 0971070221 / +21652400626. Ces numéros ne sont pas ceux du centre. L’adresse mail donnée par ces personnes est : centre-des-finances@gouv-dep75.paris. Cette adresse n’est pas celle du centre des finances publiques de Boulogne Billancourt. Cette administration est joignable plutôt par mail à l’adresse sip.boulogne-billancourt-sud@dgfip.finances.gouv.fr.
Les indices du recovery-room
Qu’il s’agisse d’un recovery-room, nous en avons la preuve
- Cette taxe qui est demandée préalablement au remboursement est la preuve classique de l’arnaque de type recovery-room. Pourquoi ne pas déduire directement la taxe du montant total au moment de l’envoi ?
- Les conditions de paiement de la TTF sont définies à l’article 375 ter du Code Général des Impôts. Elle est prélevée pour l’achat d’action d’une société française dont la capitalisation boursière est supérieure à un milliard d’euros. Cela n’a donc rien à voir avec un remboursement de 150 000 euros.
Tous ces éléments nous prouvent bien que ce courrier est faux et que nous avons bel et bien affaire à des escrocs. Ne tombez pas dans ce piège.
Ces gens sont toujours actifs et se font passer pour les impots de Boulogne, ils ont accès a des informations personnelles mais je ne sais pas comment. Ils ont beaucoup d’aplomb au téléphones… Que fait la police????
Bonjour et merci pour votre message. C’est vraiment dommage! Vous avez raison. La police devait aider dans la lutte contre ces actes astucieuses!
J’ai été contacté par les mêmes, messieurs Damien Fabrizzi& Antoine Gérald pour me rendre des fonds suite à une arnaque par Molineaux-Investment. Mais je devais m’acquitter d’une taxe au centre des finances publiques. Soyer prudents