La société d’origine américaine semble investir massivement le marché européen, en important des méthodes brutales de démarchage qui ont fait son succès.
Un internaute se pose des questions et nous contacte
Un internaute nous a sollicité pour avoir notre avis sur fisherinvestments.com. Il est lui-même en négociation avec eux pour un investissement et il hésite à donner suite. En effet, son interlocuteur se montre pressant. Et avant d’investir le minimum, c’est-à-dire près de 300 000 euros, il a voulu faire des recherches et solliciter des avis.
A la tête de Fisher Investment, on trouve la famille Fisher: Ken Fisher et Sherri Fisher. Ils sont propriétaires à 50-50 de la société Fisher Investments Luxembourg (Fisher Investments Europe), enregistrée au Luxembourg. Cette société a été créée en 2019 et son capital s’élève à 9,5 millions d’euros.
Cette société est ou a été administrée par des personnes telles que l’Américaine Sean Robinson, l’Anglais Sirus Ashab Yamine, l’Irlandais Edward, Francis Mc Donnell, la néerlandaise Victor Hoekstra, le britannique Richard Bremer, L’Américain Steven Tripleit, l’Américain Carrianne Coffey, la canadienne Nicole Lightner ou l’Américaine Chelsea Robinson. Une société luxembourgeoise sans aucun ressortissant luxembourgeois donc.
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Où sont le sociétés du groupe Fisher Investment?
Le groupe Fisher Investments comporte nécessairement d’autres entreprises de par le monde. Ce groupe est d’origine américaine. Son siège social mondial se trouve aux Etats-Unis.
Il est situé 5525 NW Fisher Creek Dr, Camas, WA 98607, au nord-ouest des États-Unis, pratiquement à la frontière avec le Canada. Cette adresse est répertoriée sur Google Map. Fisher Investment y est répertorié à coté du « Helpful Resources for High Net Worth Investors ».
Et les commentaire laissés par les usagers sur Google Map sont véritablement très très mauvais: « ils vous harcèleront pendant des années. Les bloquer ne les aidera même pas car ils appellent avec un nouveau numéro à chaque fois » écrit l’un d’eux. « Arrêtez d’envoyer des mails adressés à mon fils de 6 ans ! C’est bizarre et étrange pour une entreprise de continuer à le faire » demande un autre. Le groupe s’apprête à déménager ce siège social pour des raisons purement fiscales, à la suite d’une décision de la cour suprême de l’Etat de Washington.
Une autre adresse que l’on peut trouver c’est 6-10 Whitfield Street, 2nd Floor, Londres, WT 2RE, Royaume-Uni.
Kenneth « Ken » Fisher, tycoon sexiste de la finance américaine
Le fondateur de Fisher Investments, c’est Kenneth « Ken » Fisher. Il est né en 1949. Il est peu connu en France mais il a fait parler de lui en 2019, quand le journal Les Echos titrait sur ses « propos déplacés » qui auraient fait « fuir ses clients ». Il avait comparé le fait de gagner la confiance d’un client à « essayer d’entrer dans le pantalon d’une fille ».
Kenneth Fisher a accumulé une fortune personnelle de près de 4 milliards de dollars grâce à Fischer Investments, fondée en 1979. En 2019, sa société dépassait les 100 milliards de dollars d’actifs sous gestion. dont 9 milliards en Europe, où il commençait tout juste à se développer.
L’année précédente interrogé sur ce qu’il ferait différemment s’il pouvait recommencer sa carrière, il avait répondu ainsi sans filtre : « si j’avais 30 ans à nouveau et que je pouvais tout refaire, je ferais plus souvent l’amour, car l’âge avançant, vous savez que vous devenez comme un sapin de Noël : vous êtes ferme une fois par an et les boules sont simplement là pour la décoration ».
Démarchage téléphonique et frais de gestion élevés: la recette Fisher
Sa dernière saillie a aussitôt fait fuir les investisseurs. D’abord surpris par les réactions et la polémiques, Ken Fisher a finalement présenté ses excuses dans l’espoir de limiter hémorragie. Après plusieurs fonds de pension, Fidelity a annoncé cette semaine retirer 500 millions de dollars de Fisher Investments, portant la décollecte à plus de 2 milliards de dollars en l’espace de deux semaines. A l’époque, ses clients institutionnels représentaient un peu plus de 10 milliards de dollars d’actifs, contre près de 60 milliards pour sa clientèle de particuliers fortunés, courtisés via des publicités et des campagnes récurrentes de démarchage téléphonique.
Fisher prélève des frais de 1 % à 1,5 % par an. En comparaison, un fonds mutuel ouvert activement géré coûte en moyenne 0,7 % par an aux États-Unis, et 0,08 % pour un fonds indiciel, d’après des données Morningstar
Ces « campagnes récurrentes de démarchage téléphonique » semblent être l’une des marques de fabrique du groupe. Et c’est sans doute pour cette raison que des investisseurs français sont régulièrement démarchés par le groupe Fisher.
Culture de la peur et du stress
Selon un article de Bloomberg de 2019 basé sur des entretiens anonymes avec d’anciens et d’actuels employés de Fisher Investments, les travailleurs de l’entreprise sont tenus à des objectifs vagues et certains employés soutiennent qu’il existe une culture de la peur et du stress. La pression exercée sur les employés pour qu’ils acquièrent et conservent des clients serait particulièrement intense. Fin 2019, Ken Fisher s’est retrouvé sous le feu des critiques pour des commentaires sexualisés, perdant des milliards alors que les clients retiraient leurs fonds en signe de protestation.
On remarque chez Fisher Investment des pratiques de communication et de démarchage inhabituelle pour un groupe qui vise une clientèle aussi fortunée. C’est ce qu’indiquent les témoignages recensés par Google mais également des commentaire manifestement intéressés sur le site Gowork. Nous sommes également surpris de découvrir sur son site, un formulaire de prise de contact permettant d’indiquer le montant que le client potentiel est prêt à investir.
Les millionnaires et à fortiori les milliardaires, ne remplissent pas ce genre de formulaire pour trouver leur gestionnaire de fortune. Cela donne plutôt à penser que Fisher Investment est, pour une partie, une énorme société de courtage qui essaye de vendre des contrats d’investissements à tous les profils au bénéfices de fond tierces comme SwissLife. Fisher Investment achète également des publireportage que l’on retrouve sur La Tribune.
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