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Saxo, la plateforme de trading qui était aussi une banque

Saxo banque

Saxo est une plateforme de trading ciblant les particuliers comme il en existe des centaines. Plus de 60% de ses clients perdent de l’argent. Mais Saxo à une particularité, il a toujours tenu à bénéficier du statut réglementaire d’une banque, ce qui est beaucoup plus contraignant. Cela ne l’a pas empêché d’être emporté par le krach du franc suisse, en 2015.

Une banque perdue dans le monde des plateformes de trading

Saxo est fondé en 1992 par trois Danois. Mais elle commence par s’appeler « Midas Fondsmæglerselskab ». Pas très pratique pour se développer à l’étranger… Ses fondateurs la renomment Saxo en 2001, en hommage à un auteur danois du 12e siècle, Saxo Grammaticus. Elle demande et obtient la même année l’un de ses traits caractéristiques jusqu’à aujourd’hui: une licence bancaire en bonne et due forme. Elle commence la même année à vendre des plateformes de trading en marque en blanche dans le monde entier.

Saxo
Capture d’écran des cinq premiers pays d’origine des connexions sur le site de Saxo

Saxo s’installe en France en 2008 en rachetant le courtier en ligne cambiste. L’hexagone est resté le pays d’une large part des clients de Saxo. C’est le troisième pays de connexion après le Danemark et Singapour. 63% des comptes clients sont perdants. Il s’agit de la fourchette basse comparée aux autres plateformes de trading, dont 70 à 80% des clients, parfois plus, sont perdants.

Saxo
Capture d’écran de la bannière annonçant le nombre de comptes perdants sur le site de Saxo

Ces chiffres sont conformes à une étude menée par l’Autorité des Marchés Financiers en 2014. Elle démontre que 9 traders particuliers sur 10 perdent. Il y a pire. Ils n’apprennent pas de leurs erreurs. Quand ils perdent et qu’ils réinvestissent, ils perdent de nouveau. Il n’y a pas d’effet d’apprentissages. Cela n’empêche pas les courtiers comme Saxo de prospérer.

Saxo

Aujourd’hui, Saxo est depuis 2017 la propriété d’une holding danoise, Geely Financials Denmark, elle-même propriété du groupe automobile chinois Geely, qui détient plus de la moitié des parts de Saxo. Le reste est réparti entre le fondateur des dirigeants de Saxo Kim Fournais et une société d’investissement danoise, Sampo Group.

L’affaire du krach sur le franc suisse

Le 15 janvier 2015, la banque centrale suisse prend sans prévenir la décision subite de cesser de soutenir la valeur du franc suisse contre l’euro. Aussitôt, la monnaie helvète s’apprécie de 30%. La compétitivité suisse en prend un coup et c’est une catastrophe pour les cambistes, à commencer par Saxo Banque.

Dès les premières heures du krach, nombre de clients de Saxo subissent des pertes parce qu’ils ont parié que le franc suisse allait baisser. Mais dans les heures suivantes, ils s’aperçoivent que Saxo a encore aggravé leurs pertes en modifiant le prix auquel ils ont débouclé leurs positions. Leurs pertes sont aggravées.

Quand les clients de Saxo prennent une position, Saxo prend la contrepartie. Un parie à la hausse? Saxo prend le pari inverse à la baisse. Un pari à la baisse ? Saxo prend le pari à la hausse. Ca c’est l’engagement de n’importe quelle plateforme de trading. Le vrai boulot d’une plate-forme comme Saxo consiste à juger si le pari pris par ses clients est bon ou mauvais. Si la banque juge qu’il est mauvais, elle attend que son client se trompe et empoche sa perte. Si la banque juge que le client fait le bon pari, elle va effectivement exécuter l’ordre d’achat ou de vente sur les marchés financiers, c’est-à-dire trouver une autre contrepartie qu’elle-même.

Quand un krach survient, il déjoue subitement toutes les précisions du courtier. Et s’il respecte ses obligations vis-à-vis de ses clients, il peut perdre des sommes considérables. Dans ce genre de situation, les courtiers vont généralement prendre prétexte des circonstances exceptionnelles pour changer les règles. C’est exactement ce que va faire Saxo après le krach du franc suisse de 2015 de façon particulièrement agressive.

Dans les heures suivant le krach

Saxo recalcule unilatéralement et rétroactivement le prix du franc suisse auquel elle estime que les transactions se sont déroulées, compte tenu de la situation. « Je pense que c’était une façon juste de gérer la situation » déclare alors le directeur des risques de Saxo, Steen Blaafalk. C’est surtout une question de survie pour Saxo, dont les pertes l’acculeraient à la banqueroute si elles étaient calculées comme un jour normal. Décision est donc prise de faire passer 100 millions d’euros de pertes sur le dos des clients. Les comptes des clients sont prélevés d’office et Saxo va même jusqu’à lancer des procédures judiciaires contre ceux qui ne peuvent pas payer l’ardoise. A cause de l’effet de levier, certains peuvent voir leurs pertes multipliées par 25! A l’époque, nous avions déjà publié le témoignage d’une victime de Saxo.

Logiquement, cette politique à déclenché une bronca de protestation chez les clients floués. Une vingtaine d’entre eux se regroupent pour porter plainte contre Saxo. En juillet 2015, le gendarme financier danois émettra deux réprimandes contre Saxo, pour avoir « omis de fournir des informations sur les limitations pour les cas où la soi-disant « liquidité dédiée » s’applique » et « pour ne pas avoir immédiatement fourni des informations sur les difficultés importantes dans l’exécution des ordres des clients aux clients. »

En mars 2017, le Financial Ombudsman Service britannique s’est prononcé contre Saxo Bank dans le litige avec le client plus de deux ans après l’événement de la BNS, déclarant que le trader doit être indemnisé par Saxo Bank à hauteur de 150 000 euros.

En 2010, déjà, Saxo avait fait l’objet d’accusation de fraude de la part d’une institution financière portugaise qui l’a accusé de lui avoir fait perdre près de 10 millions d’euros et de la part de l’un de ses clients libanais accusant la banque danoise de lui avoir fait perdre 20 millions d’euros.

Un modèle publicitaire à l’ancienne

Dans l’environnement des plateformes de trading en ligne à destination des particuliers, Saxo se démarque en privilégiant la vente de plateformes en marques blanches (« white label » en anglais) Ce sont des plateformes de trading vendues « clés en main » qui ont l’apparence de plateformes autonomes. En réalité, elles sont intimement liées à la plateforme de Saxo, dont elles utilisent tous les flux d’information financière. Ainsi Generali, Standard Bank ou Old Mutual ont eu de cette façon recours à Saxo en marque blanche.

Près de la moitié de l’activité de Saxo dériverait de genre de partenariat, qui inclut également des apporteurs d’affaires. « Nous fournissons également cette technologie par le biais de solutions bancaires ouvertes à plus de 120 banques et courtiers partenaires et à plus de 300 intermédiaires financiers, en leur offrant l’exécution multi-actifs, les services de courtage de premier ordre et la technologie de négociation dont ils ont besoin » explique Saxo sur la page de son site internet dédiée aux partenariats.

Saxo pratique une communication plus haut de gamme que la plupart des courtiers. C’est logiquement qu’elle a recruté Christopher Dembik pour analyser l’actualité des marchés et ainsi promouvoir Saxo banque. Dembik a fait ses armes en Israël, en travaillant pour un site apporteur d’affaires de courtier forex, avant d’être recruté par Saxo. Il a effacé toutes traces de ce passé gênant sur son profil Linkedin.

Saxo achète également des publireportages, ces publicités dissimulées sous la forme d’article de presse. Par exemple, cet article du site inktomi.fr

Des pratiques dénoncées sur internet

Saxo est régulièrement pris pour cible par quelques internautes et forum de comparaisons de courtiers. On dénonce tantôt son manque de sécurité ou ses prélèvements et frais excessifs et injustifiés ou encore des bugs à répétition.

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Philippe Miller

Philippe Miller

Journaliste professionnel, télé et web, carte de presse n°115527, depuis 2010, spécialiste des arnaques financières, des paradis fiscaux et des mafias.

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