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Finance citoyenne : quel avenir pour les monnaies locales?

Le Beanz à Metz, le pois de Poitiers, le sol à Toulouse, l’Heol à Brest, la pive à Besançon, la graine à Montpellier, ou la pêche à Montreuil … toutes ces Monnaies Locales Citoyennes (MLC) se développent à travers tout l’Hexagone, dans les villes, mais aussi dans les territoires. Malgré leur diversité, ces monnaies viennent répondre aux mêmes besoins d’une finance alternative emprunt de confiance et de développement local. Quels sont les objectifs visés par ces nouvelles monnaies ? Quels défis devront-elles surmonter pour réussir à s’imposer durablement ?

Un territoire, une monnaie

En papier, électronique, ou sous forme de coupons, ces monnaies locales ont des formats d’échange différents, mais aussi des principes de fonctionnement (reposant sur une charte) bien particuliers.

Ainsi, certaines sont qualifiées de “fondantes” c’est-à-dire qu’elles perdent de leur valeur au-delà d’un délai donné pour encourager leurs circulations.
D’autres, comme l’Eusko au Pays basque, promeuvent, en parallèle, la pratique de la langue régionale.

Nées en 1983 à Vancouver, ce n’est qu’à partir de 2008, et de la crise financière, que ces monnaies locales explosent.

Aujourd’hui, en France, ce sont pas moins de 50 monnaies locales qui sont déjà en circulation et de nombreux autres projets sont en cours.

Le mouvement s’est accéléré nettement dès le 31 juillet 2014, date à laquelle la loi de l’Économie sociale et solidaire a fourni un cadre légal pour accompagner le développement de ces monnaies locales affichant une parité fixe avec la monnaie officielle (euro, dollar…).

Malgré leur diversité, les MLC veulent toutes répondre aux mêmes objectifs  : incarner une finance solidaire, dynamiser le commerce territorial, pérenniser l’emploi local et enfin, réduire l’impact écologique de l’activité économique en favorisant les circuits courts.

En parallèle, ce sont les insuffisances des monnaies nationales qui sont dénoncées et notamment leur ambition spéculative entraînant exclusion et de nombreux dommages environnementaux.

Même si ces monnaies complémentaires ne pas toutes sont amenées à durer, elles incarnent la vision d’une partie des citoyens sur la finance.

Un projet social avant tout

Après l’engouement du début des années 2010, les monnaies alternatives comme l’Eusko et la gonette de Lyon peinent à se faire une place.

Sur la première marche du podium de toutes ces MLC françaises, on retrouve l’Eusko, née en 2013. Cinq plus tard, la monnaie locale basque comptabilise 800 000 unités en circulation, 3000 adhérents particuliers et 700 professionnels ou associations partenaires ou administrations.

« En France, on ne peut pas dire que les monnaies locales ont fait leurs preuves en termes d’impact en volume, mais on peut dire qu’il y a eu un vrai impact en ce qui concerne le lien social et la réappropriation. On sent qu’il y a maintenant un vrai enjeu, notamment concernant le développement durable », a affirmé Amandine Albizzati, directrice des relations institutionnelles de la coopérative de finance solidaire La Nef présente à une table ronde au Palais Brongniart, ce 3 septembre dernier.

Finalement, l’usage des monnaies locales se limitent aujourd’hui à un cercle restreint de militants voulant réinventer les échanges commerciaux sur leurs territoires

Hormis le peu de soutien des pouvoirs publics à l’égard de ces monnaies locales, une autre question revient souvent : celle du numérique.

Autrement dit, est-il envisageable de coupler les monnaies locales avec un support numérique ?

Un avenir tourné vers la blockchain ?

Quelques MLCC, comme l’eusko  ont choisi d’opter pour la dématérialisation, qui passe souvent par la création de cartes de paiement et d’applications mobiles.
Pour les défenseurs de la dématérialisation, la monnaie locale ne pourra être durable que si elle passe par la case blockchain.

Une voie qui permettra également de booster l’interopérabilité entre les monnaies locales avec une conversion de devise rapide lorsque l’on passe d’un territoire à un autre.

Cependant, et compte tenu de l’impact écologique de l’utilisation de la blockchain, certains y voient déjà un contresens.

Aujourd’hui, d’autres pistes de réflexion naissent sur l’avenir de la monnaie locale comme celle de court-circuiter son équivalence avec la monnaie officielle. Reste à savoir sous quels modèles et pour quelles finalités…

Nicolas Gaiardo

Nicolas Gaiardo

Nicolas est un journaliste engagé dans la lutte contre les escroqueries financières et passionné du monde de la finance. "Débusqueur" des dernières arnaques astucieuses dans des produits financiers dits atypiques, il se fait un point d'honneur à vous en faire profiter.

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