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Cryptomonnaies : un désastre écologique sur lequel il faut s’interroger

Comme vous le constatez, au fil des avis de l’expert de Warning Trading, les faux sites proposant des cybermonnaies fleurissent sur la toile pour vous arnaquer. Dans un autre registre, nous avons voulu nous pencher sur le coût énergétique des réelles cybermonnaies comme le Bitcoin (72% du marché) ou l’Ethereum (16% du marché). En dépit d’une utilité économique non démontrée,  une chose est certaine : leurs impacts écologiques sont catastrophiques. En consommant massivement de l’énergie pour faire tourner des algorithmes, elles mobiliseraient, aujourd’hui, 61 milliards de kilowatts-heure par an, soit trois fois plus que la production électrique annuelle de la centrale nucléaire de Flamanville !

Activité de minage dans le Monde. (Source : Université de Cambridge)

Un minage électronique trop énergivore

Pour que « vivent » les monnaies virtuelles, il faut un algorithme intégré dans un réseau mondial de serveurs informatiques archivant l’intégralité des transactions réalisées.

Pour le Bitcoin, ces serveurs, qui participent au réseau et constituent des « noeuds » échangent des millions d’informations pour tenir à jour un registre comptable numérique de l’offre et de la demande mondiale de la monnaie virtuelle. D’ailleurs, c’est à partir de ces datas qu’est indexé le cours de la monnaie.

Ce sont des centaines de milliers d’ordinateurs dans le monde qui sont actifs 24h/24 et pour valider chaque transaction, un « mineur » doit résoudre un problème assez complexe dont la solution est approuvée par d’autres mineurs.

Ce mécanisme, qui s’inscrit dans la logique de la blockchain est une « preuve de travail », une base de confiance dans les échanges. Pour ce travail, le mineur est rémunéré.

Selon le site spécialisé en économie numérique, le Digiconomist, cette activité de mining nécessiterait 53 TWh (10 puissances 12 Wh) par an pour assurer les transactions de la monnaie virtuelle de 2008. Autrement dit, la consommation électrique annuelle de la Grèce !

Par comparaison, la France consomme, chaque année, 474 TWh.

Avec une consommation moyenne de 245 kWh par transaction, cette dépense énergétique correspond à l’équivalent des besoins mensuels en énergie d’un foyer européen.

La plus grande part des serveurs du Bitcoin sont situés en Chine. Viennent ensuite les États-Unis, la Russie, l’Inde, le Japon, l’Allemagne puis la France en dixième place du classement.

De son côté, l’Ethereum consommerait, en moyenne, 9 TWh par an. (donnée de décembre 2018)

Une course au profit que rien n’arrête

Face à ce gouffre énergétique sans précédent, quels sont les intérêts publics obtenus en retour ? Lorsqu’on sait que seuls 120 000 sites de e-commerce (carte coinmap.org) acceptent les cybermonnaies, on peut se demander si la dépense énergétique est vraiment justifiée.

De plus, et même si l’usage se démocratisait, il ne faut pas perdre de vue qu’un paiement en bitcoin serait 4 000 fois plus énergivore qu’une carte de crédit.

Aujourd’hui, on assiste à une transformation des activités de minage : ce n’est plus une activité pratiquée comme un hobby par des passionnés de blockchain sur leurs ordinateurs personnels mais, au contraire, une activité économique réalisée par des professionnels en quête de rendement immédiat.

En effet, la compétition entre mineurs s’est accrue fortement et pour dépasser ce stade de minage à l’échelle individuelle de « geek », des  » usines de minage »  ont été implantées dans des pays où le prix de l’électricité est le plus bas.

Selon une étude de l’université de Cambridge, 58 % de ces data centers sont en Chine, premier consommateur mondial de charbon. Loin derrière, on retrouve les Etats-Unis qui captent 16 % des usines de minage mondiales.

Le continent Asie-Pacifique assure 50 % du minage à l’échelle de la planète contre 33% pour l’Amérique du Nord, 13 % pour l’Europe et 4 % pour l’Amérique latine.

A cette consommation excessive d’énergie s’ajoute la course effrénée à l’acquisition de nouvelles machines d’extraction de bitcoins. Avec l’avènement des dernières machines plus puissantes (dont le marché est monopolisé par la société chinoise Bitmain), le site Digiconomist estime, en novembre 2018, que plus de 4 millions de machines risquent de devenir obsolètes dans les mois à venir. D’après les estimations, ce serait 19 000 tonnes métriques de déchets électroniques au total.

Le pire, c’est que le cycle des nouvelles générations de machines toujours plus efficaces est atteint en 1,57 ans selon la loi de Koomey (« la quantité d’énergie dont une machine a besoin pour effectuer un nombre donné de calculs va diminuer d’un facteur deux chaque année et demie »).

Comment lutter contre ce gaspillage d’énergie et de matière premières électroniques servant à implanter des usines de minage ?

A ce jour, il paraîtrait que les sociétés de minage se tourneraient vers les pays producteurs d’énergies renouvelables tels que l’Islande, le Canada ou le Maroc… Même si cette ruée vers les cybermonnaies  vertes est effectivement en marche, cela n’annule pas la problématique initiale : une consommation excessivement importante d’énergie moyennant des utilités sociales et économiques très controversées.

Nicolas Gaiardo

Nicolas Gaiardo

Nicolas est un journaliste engagé dans la lutte contre les escroqueries financières et passionné du monde de la finance. "Débusqueur" des dernières arnaques astucieuses dans des produits financiers dits atypiques, il se fait un point d'honneur à vous en faire profiter.

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