Babolex, AlienX, Belouga… En quatre ans, Vincent Faudemer a multiplié les projets de façon compulsive. Sans toujours tenir ses promesses…
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ToggleUne icône pop, libre de droit, bling-bling et spéculative
« Y’a pas de place au scam » explique Vincent Faudemer. Paradis fiscaux, sociétés-écran, confusion entre jeu, art et investissement, antécédents judiciaires dont une condamnation pour escroquerie, problèmes avec le fisc, marketing par influenceurs et apporteurs d’affaire, FOMO… Vincent Faudemer coche à peu près toutes les cases qui font se lever les « red flags ». Explication: « Quand la porte est fermée, on passe par la fenêtre », aime répéter Vincent Faudemer.
Ses méthodes ont fini par payer. Avec Babolex, des statuettes de Babar lancées en 2017 et déclinées ad nauseam, Vincent a tout de même réussi un buzz mondial et inespéré. Un talent inné de marketeur lui est reconnu. Avec Babolex, cet ancien vendeur de mobylette est devenu « artiste contemporain » auteur d’un produit conçu pour le buzz et le retour rapide sur investissement:
- Babolex copie gratuitement et de façon industrielle un personnage de la littérature enfantine, Babar, dont les droits sont tombés dans le domaine public le 1er janvier 2008. Avec Tintin, ça lui aurait coûté beaucoup trop cher… Cela permet à Vincent de s’inscrire à peu de frais dans la lignée d’un créateur connu et reconnu et dans la grande famille des artistes du pop art et de ses descendants.
- Babolex reprend Babar en le conjuguant avec les codes du luxe et du bling-bling. Babolex est la contraction de Babar et de Rolex, la marque de montres de luxe emblématique des signes extérieurs de réussite. Les statues, bien que fabriquées en résine, sont dorées et argentées, comme si elles étaient en métal massif. Elles portent des marques de luxe m’as-tu-vu. Leur fabrication est limitée et numérotée.
- Babolex se présente à la fois comme une œuvre d’art contemporain et un investissement financier. L’œuvre d’art contemporaine est par essence spéculative car (contrairement à l’art ancien) ce n’est que la croyance qu’il s’agit d’une œuvre d’art qui permet de la différencier d’un simple bien de consommation (Cf: l’urinoir de Marcel Duchamp). Dans l’art contemporain, l’expert ne vient pas certifier la provenance d’une œuvre, il vient certifier une valeur de marché. Cela permet à la fois d’attirer des profanes en leur faisant espérer un gain purement spéculatif tout en leur faisant accepter plus facilement une éventuelle perte de leur investissement (Cf: le tableau le plus cher du monde, le Salvator Mundi, vendu 450 millions de dollars alors qu’un expert l’estimerait au mieux à quelques dizaines de millions de dollars).
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Mise en relation avec d’autres utilisateursFaudemer, artiste contemporain ou capitaine d’industrie?
Babolex essaye donc de se faire une place dans une histoire de l’art colonisé par le capitalisme. Son effigie rappelle furieusement par son esthétique et son mode de fabrication les chiens dorés de Jeff Koons ou les gorilles de Richard Orlianski, deux artistes communément rattachés au mouvement Néo Pop et cousins du Art toy, qui ont certainement inspiré Vincent Faudemer.
Des artistes controversés et clivants. Jeff Koons a été condamné plusieurs fois pour plagiat et contrefaçon. Il a collaboré avec marques de luxe comme Louis Vuitton. Il tente d’offrir des œuvres, comme à la ville de Paris, ce que certains interprètent comme un pure calcul servant à maintenir ou faire monter la cote de l’artiste. C’est « l’emblème d’un art industriel, spectaculaire et spéculatif ».
Orlinksi a été accusé de parasitisme. Il a exposé dans des décors de télé-réalité. Il est « peu connu de la presse spécialisée art », mais apparaît « souvent dans les magazines généralistes, notamment de décoration ». Il a fait l’objet d’ « une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale aggravé » en 2019. Ces deux artistes sont autant des hommes d’affaires et des directeurs d’usines que des artistes, des entrepreneurs qui sentent très bien l’air du temps plus que des Vincent Van Gogh pour qui l’art est la seule issue existentielle.
La démarche Faudemer rappelle d’autres épigones: Leo et Stéph. Steph est un ancien d’NRJ12 et d’Endemol, la boite qui a lancé Loft Story, la première émission de téléréalité en France.
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2018: l’année du buzz international
Le potentiel économique du produit ne se serait cependant jamais révélé sans le buzz qui va exploser en 2018. Vincent Faudemer communique habilement sur la rareté de son produit. Une communauté composée sur un canal Discord animé par l’artiste lui-même. Des footballeurs, des mannequins et des rappeurs en achètent et posent avec leur éléphant doré. Les médias se passionnent pour Vincent qui fait la une de Technikart.
La mayonnaise commence à prendre quand la famille Kardashian se serait fait le relais de son œuvre. Nous n’avons cependant jamais retrouvé cette publication. Nous avons demandé à Vincent de nous fournir une capture d’écran de cette publication. Hélas, « nous n’avons jamais eu d’image », nous a-t-il répondu. Vendre un Babolex au Kardashian et n’obtenir aucune publication de leur part, c’est vraiment pas de chance…
La presse commence à en parler. Vincent est carrément qualifié de « petit prince de l’art contemporain » par une contributrice de Forbes, un magazine spécialisé dans l’art (ceci est une blague). Technikart lui consacre plusieurs pages et le qualifie carrément de « Warhol du NFT ».
Les premiers membres du groupe Discord sont appâtés par des promesses de cadeaux afin de promouvoir Babolex. Une petite communauté de micro influenceurs versés dans le sujet commence à en faire la promotion contre des cartes gratuites et parfois des promesses de cadeaux rarement honorés (Ainsi, La Fourmis du Net, Toi aussi tu collectionnes, Cardsity Tv…). Vincent manie l’art du FOMO comme un virtuose en laissant régulièrement entendre qu’il est au bord de la rupture de stock.
Monétiser le succès de Babolex par tous les moyens
Dépassé par le succès de Babolex, Vincent Faudemer va multiplier les projets pour monétiser ce buzz et mobiliser sans relâche la communauté qu’il a créé. Ainsi:
- Le jeu de cartes à collectionner (JCC) Babolex et les 7 merveilles antiques, inspiré par exemple des cartes Pokemon, bardé de référence à la crypto, échangeables sur un second marché avec des perspectives de spéculation sur les cartes les plus rares. Voir cette vidéo brillante sur le sujet.
- Des NFTs Babolex, formalisés sur cette page. Les NFTs Babolex sont disponibles sur solanart.io (le site de Quentin Crepy-Banfin et Jupy Holding) et sur magiceden.io.
- Des NFTs AlienX (une communauté d’extra-terrestres), proposés par une société enregistrée à Dubaï, Skylart Fzco, sous la forme d’un « jeu concours » appelé « Collection AlienX de Vincent Faudemer » qui s’est déroulé entre le 16 janvier 2022 et le 17 janvier 2022, avec tirage « effectués par voie d’huissier de justice ». Ces NFTs peuvent sont référencés sur solanart.io.
- Faudemer promeut le projet « Villa Estate », censé faire gagner des villas à Los Angeles. Il s’agit en réalité d’un Los Angeles virtuel, dans le Metaverse…
- Un Babolex édition spéciale Snoop Dog, c’est-à-dire un Babolex avec la tête du célèbre rappeur américain. Il a été annoncé en novembre 2021. Un acheteur sur dix aura gagnera l’opportunité d’assister à un concert de Snoop prévu pour avril 2021. Il est prévu que 9999 statuettes soient mises en vente pour 1200 euros chacune.
- Un jeu vidéo Babolex appelée Baboland incluant AlienX, avec des droits d’entrée préférentiels pour les détenteurs de NFTs Babolex et AlienX. L’idée, c’est « un parc d’attractions avec différents manèges qui puissent vous generez de l’argent quotidiennement ». « Vous pourrez gagner des tokens en jouant » précise Faudemer.
- Un « livre magique », « un vrai ouvrage, avec une vraie couverture », annoncé en avril 2022 dans une interview et sur Facebook. Il doit mélanger NFT, Metavers et publication papier.
- Du CBD AlienX.
- baboworld.store, qui permet de vendre des produits dérivés de Babolex.
- Belouga.io, le dernier-né (22 septembre 2022) des projets de Vincent Faudemer via Belouga Limited, une société-écran enregistrée en Irlande. Il s’agit cette fois de miner du Bitcoin « avec de l’électricité obtenue à partir du recyclage du méthane des puits de pétrole ». Pour cela, Vincent crée un nouveau token, le TBABOKEN.
Faudemer continue à décliner son concept de Babolex avec Winnie l’ourson, Peter Pan ou des sortes de trèfles chromés. Après Snoop Dog, il a récemment créé un « Babotine », hybride entre Vladimir Poutine et Babolex, pour coller à l’actualité récente. Vivement le « Babjongun ».
Ce que « passer par la fenêtre » veut dire.
« Qui trop embrasse mal étreint », c’est ce que Vincent Faudemer semble confirmer. Plusieurs des projets précités n’ont soit pas vu le jour, soit ont été aussitôt avortés (AlienX a fermé, Villa Estate est au point mort), soit n’ont jamais été terminé, alors même que le principal intéressé travaille déjà sur de nouvelles idées vers lesquelles il tente d’emmener sa communauté. Ainsi, le concert de Snoop n’a jamais eu lieu. Le jeu Baboland, promis début 2022, n’a jamais vu le jour. Des clients s’impatientent de voir leurs commandes non honorées, tout comme des recruteurs censés être rémunérés en cadeaux jamais envoyés.
Vincent Faudemer publie et communique compulsivement, tout en faisant sans cesse de nouvelles annonces et promesses. Il semble parfois ne plus se souvenir de ses propres annonces et devoir revoir ses prétentions à la baisse.
Tant et si bien qu’il en vient lui-même à prévenir sa propre communauté que ses promesses sont mouvantes car « ça peut évoluer ». Il présente cela comme un « disclaimer », pour se réserver le droit de changer constamment et rétroactivement ses propres annonces. Pourquoi faire des annonces dans ce cas? « Vincent Faudemer fait tout à l’arrache » décrypte Louis Abadie, qui a réussi à se faire rembourser son investissement à force de se plaindre, notamment auprès de la DGCCRF.
La côte du Babolex en chute libre
Coté rentabilité des investissements qu’il propose, les déceptions s’accumulent également. Les « sold out » sans cesse assénés par Vincent pour entretenir une pénurie artificielle et faire monter les prix fonctionne de moins en moins bien. Au contraire, tous produits confondus, Vincent Faudemer est plus menacé par la surproduction que par la pénurie (voir le site de la Galerie Saint-Germain). Un Babolex était présenté dans la vente 100% Urban Art du 23 octobre 2022 à Paris, à coté d’Orlianski, Warhol, Banksy, Kusama. Le Babar n’a pas été vendu…
Le Babolex Snoop Dog vendu 1200 euros est dores et déjà proposé à 550 euros sur Ebay. Une perte de valeur de 50% pour l’acheteur qui ne semble d’ailleurs pas être un professionnel. Au même moment, la même statue continue d’être vendue 1300 euros sur Etsy.
Que valent les cartes à collectionner Babolex?
Les cartes à collectionner confondent complaisamment valeur faciale (inscrite dessus) et valeur relative (valeur de marché). On les trouve en vente sur Ebay à des prix très hétérogènes sans qu’il soit possible de déterminer leur cotation précise. Il pourrait s’agir de promoteurs du projet que Vincent Faudemer a gratifié avec des centaines de cartes.
Un site internet, babolexcards.com a été créé fin 2021 dans cet objectif par un particulier.« Ce site à but non lucratif représente une mise en relation entre collectionneurs et n’est pas affilié officiellement par Vincent Faudemer (Babolex) » est-il précisé. Son créateur nous l’a présenté comme « un site de cote de TCG comme il en existe pour Pokémon, Magic etc… » Depuis un an, il consulte les ventes réussies sur Ebay, Vinted ou Leboncoin pour déterminer où se rencontrent l’offre et la demande.
Belouga.io fait appel à une société fantôme: btcfactory.io
Son dernier projet n’est pas fait pour rassurer sa communauté. Belouga.io prétend miner du Bitcoin « avec de l’électricité obtenue à partir du recyclage du méthane des puits de pétrole ». Pour montrer l’avancement du projet, Vincent Faudemer a publié quelques photos d’une installation de minage au Texas, face à des puits de pétrole. C’est l’un de nos fournisseurs de solution électrique et installation de machine pour miner le Bitcoin aux États-Unis » nous a expliqué Vincent Faudemer.
Étrangement, on retrouve ces photos sur btcfactory.io, un site qui fait la promotion du même investissement dans le minage mais qui a été créé il y a 200 jours, soit bien avant Belouga.io. btcfactory.io présente bien une page de « mentions légales » il s’agit d’une version générique dans laquelle, les informations permettant d’identifier cette société n’ont pas encore été ajoutées.
Ces proto-mentions légales confirme que ce site a été créé par un Français ou pour des Français. En effet, il n’est disponible que dans cette langue et il fait mention de dispositions légales françaises telles que la loi du 6 janvier 1978. Ce site est donc parfaitement anonyme, ce qui ne pose aucun problème à Vincent Faudemer: « je pense qu’ils vont mettre leur site à jour prochainement ils font uniquement du B2B. Le site est juste le fait pour montrer ce qu’ils font ».
Belouga, une offre d’investissement dans les cryptos?
Cela rassure d’autant moins que ce que Belouga propose ressemble furieusement à de l’investissement, alors même que le site n’affiche aucune autorisation de proposer de tels services. « J’ai déjà missionné deux avocats pour pouvoir étudier la possibilité d’un enregistrement à l’AMF. Je sais que c’est compliqué et assez long mais je veux offrir un système le plus clair et limpide possible », nous a expliqué Vincent Faudemer. Belouga veut devenir PSAN si l’on comprend bien. « J’ai plusieurs avocats qui sont en train d’étudier plusieurs possibilités », dont une en Irlande.
Leçon de marketing: comment avoir l’air d’être une grosse équipe
D’autres détails chiffonnent. Une simple visite sur la page de Belouga.io interroge. Nous parlons de page car ce n’est pas un véritable site internet.
Sa version initiale présentait 9 personnes (cette présentation a été supprimée à la suite de nos investigations). Quatre d’entre elles apparaissaient sous leur vrai nom. Pourtant, aucune d’elle ne reprend à son compte cette fonction sur l’un des ses profils professionnels publics. Nous avons essayé de prendre contact avec chacune d’entre elles pour vérifier ce qu’affirme Belouga.
Quand nous avons contacté la personne qui était présentée comme « legal manager », c’est nous qui lui avons appris qu’elle avait été nommée à ce poste. Nous avons donc protégé son anonymat.
Alec Henry confirme qu’il « collabore bien avec Belouga » puisqu’il est « consultant pour Vincent Faudemer ». Pas salarié donc. Alec Henry et Arnaud Haye sont tous les deux actifs dans le domaine du conseil. Arnaud « aide les entrepreneurs à maximiser la performance de leur entreprise grâce à un pilotage financier optimisé » et Alec « accompagne les entrepreneurs à développer leur entreprise ».
Les autres membres de l’équipe sont présentés sous leurs seuls prénoms. Sur le profil de « Mamad », un lien renvoie au profil Linkedin de Mamadou Cissé. Il confirme sa fonction de « CMO de Belouga » mais depuis l’Irlande, alors que son profil inique qu’il réside à Dubaï. En réalité, « Mamad » a créé sa propre agence de communication, brainbowagency.com en 2021 à Dubaï et Vincent Faudemer n’est que l’un de ses clients parmi d’autres.
Quand à Jean-Christophe, Mathieu, Céline et Delphine, nous avons quelques doutes sur la réalité de leur existence. D’abord parce qu’ils ne donnent pas leurs noms de famille, ce qui aurait permis de les identifier et de vérifier leur existence. Ensuite parce qu’ils renvoient tous à un profil Facebook sous leur photo qui renvoie… à la page Facebook de Belouga. Enfin parce que nous avons extrait chacun de leurs fichiers photos et qu’ils sont nommés d’une manière qui peut laisser penser que ces photos ont été récupérées ou achetées (des chiffres, des lettres et « man » ou « femme », sans plus de précision). Nous avons posé la question à Vincent Faudemer qui nous a répondu, comme au reste: « Nous n’avons rien à voir avec cela ».
Il y a donc fort à parier que Vincent soit en réalité le seul et unique employé de Belouga, dont les collaborateurs sont sans doute des prestataires extérieurs, moins nombreux que ce qu’annoncé.
Vincent Faudemer déjà condamné dans l’affaire Mécanistore
La trajectoire récente de Faudemer inquiète d’autant plus qu’il a déjà été condamné pour escroquerie dans une affaire qui raisonne comme un écho étrangement familier aujourd’hui.
En 2009, il a 23 ans. Depuis 2 ans, il vend des mobylettes au pied du Zenith de Caen avec une petite structure individuelle (il n’a jamais cessé de s’en servir, jusqu’à aujourd’hui) de « commerce et réparation de motocycles ». Il veut voir plus grand. Changer d’échelle. Il crée deux sociétés: Global Trade Corporation avec sa compagne et un associé, et Europamotors, avec laquelle il embauche un ami du lycée, Kevin Le Notre. Pas de chance, Europamotors est liquidée dès 2011 avec un passif de 700 000 euros…
Pas question de s’arrêter là. Vincent demande à Kevin de créer une nouvelle société, GMBH pour exploiter le site Mecanistore.fr. Laura Barseghian, la compagne de Vincent, crée RMLB, une société à Monaco, avec un certain Robert Manasherov (qui a dirigé une société anglaise, Discounted Zone Limited). RMLB signe aussitôt un contrat de coopération avec GMBH et facture ses prestations que l’on devine virées sur un compte bancaire à Monaco…
« Dès mai 2013, de nombreuses plaintes sont déposées contre le société GMHB (…) en raison de nombreux manquements dans la gestion des commandes ». En effet, Kevin règle ses dépenses en discothèque et ses achats de vêtement avec les moyens de paiement de la société… Furieux, Faudemer lui retire la carte de paiement, révélant par là qu’il est le vrai boss de GMHB, sans aucun titre formel.
Kevin accepte de transférer ses parts sociales à la compagne de Vincent, Laura, qui renomme aussitôt la société Maxilot. Vincent et Laura utilisent la carte bancaire de la société pour régler 6000 euros d’achats lors d’un voyage à New York. Les trois comparses seront condamnés pour abus de bien social. L’argent détourné vient de l’exploitation de deux sites de vente en ligne, Mecanistore et Xtrem store. Ces sites proposent des quads, mini motos, trottinettes et outillage. Sans surprises, le groupe accumule des déficits.
Alors même que les clients ne sont pas livrés, les produits continuent d’être présentés comme disponibles sur les sites. Pour gagner du temps et faire trainer les choses, l’équipe élabore un stratagème qui rappelle beaucoup les activités récentes de Vincent Faudemer: fausses photos d’entrepôts garnis, numéros surtaxés, réponses automatiques par mail, ambiguïté sur la domiciliation de l’entreprise… Autant de pratiques commerciales trompeuses. Gagnés par la panique, ils demandent à leurs clients de faire opposition aux paiement qu’ils ont effectués. La manœuvre vise à rendre la banque débitrice des montants annulés!
Incapacité à reconnaître un échec à temps pour limiter les pertes
280 clients restent sur le carreau pour un déficit terminal de 715 000 euros. Une mécanique assimilable au délit de cavalerie car les juges considèrent que cette fuite en avant visait surtout à éviter le dépôt de bilan pour continuer le plus longtemps possible, au détriment des victimes. Faudemer savait très bien que les commandes ne seront jamais livrées mais il est incapable de renoncer à l’afflux de cash.
La liquidateure de la société avait considéré que Vincent Faudemer « avait fautivement poursuivi l’activité déficitaire de l’entreprise au travers de moyens frauduleux, et engagé l’entreprise dans des dépenses excessive ». Elle l’avait donc assigné en comblement de l’insuffisance d’actif. Vincent est condamné à 17 mois de prison, interdit de gestion pour 10 ans, et doit rembourser 300 000 euros. En appel, il parvient à diviser cette somme par 10.
Avant la Ferrari, il y a avait eu le Porsche Cayenne…
Le tribunal relève la location d’un Porsche Cayenne qui va couter plusieurs milliers d’euros à la boite, au moment même où cette dernière est au plus mal. Des dépenses déraisonnables compte tenu de la situation de l’entreprise.
Ce précédant éclaire d’une lumière crue la façon dont Vincent Faudemer s’est exhibé ces derniers mois dans une Ferrari. Certains de ses détracteurs affirment qu’il a fait déplacer sa Ferrari à Dubaï pour éviter qu’elle ne soit saisie par le fisc.
Quelques ennuis, aussi avec le fisc
En effet, Vincent Faudemer a également des ennuis avec l’administration fiscale. Le fisc lui réclamerait près de 380 000 euros d’impayés pour des faits étalées entre 2014 et 2020 « dont certains qualifiés de fraude ».
Pendant cette période, qui fait suite à sa condamnation et précède le lancement de Babolex, on a peu de détails sur les activités de Vincent. En 2014, il a créé la SAS Martin, une holding avec laquelle il a créé et dirigé une autre société, France Isolation Rénovation Entretien, dont le nom commercial était Fire. Impossible de savoir ce à quoi Fire a servi. Elle est toujours présidée par la SAS Martin, alors même que cette dernière a été radiée d’office 2 ans après sa création!
Quand il parle de cette période, Vincent Faudemer raconte qu’« il vendait des matelas ». Il raconte qu’en 2014, il disposait d’ « un revenu mensuel de l’ordre de 3000 à 4400 euros net » (source judiciaire) et jusqu’à « 60 000 par an » si l’on en croit cette interview. Mais il aurait été plombé par « de gros impayés de Groupon et de Cdiscount ». Suffisamment d’argent pour tenter de rembourser les victimes de Mécanistore…
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Mise en relation avec d’autres utilisateurs
Quelques heures après la publication de cet article, Vincent Faudemer était pris à parti par sa communauté sur Discord.
Il a tout de suite exclu des membres dont il a pu penser qu’ils nous avaient renseigné.
Il a également accusé notre site d’agir à la demande de « deux gros haters ». Il qualifie les faits détaillés dans cet article de « paquet de conneries » et d’enquête « un petit peu à la va vite » et « hyper orientée ». Il voit dans notre démarche une « chasse aux sorcières ».
Vincent maintient qu’un jeu vidéo va bien sortir dans sa « version beta », « dans les prochaines semaines ».
Il prétend que nous avons fait notre enquête « 48h après que Belouga soit en ligne », ce que nous démentons formellement.
Nous remarquons pour notre part qu’il ne répond à aucun des faits mentionnés dans l’article, préférant allumer des contre-feux et lancer des contre-accusations dont nous avons l’habitude. Nous avons d’ailleurs pris l’habitude de les compiler dans cet article intitulé « la vengeance des escrocs ».
Bonsoir,
Quelles sont les démarches à faire auprès de la DGCCRF pour se faire rembourser s’il vous plaît ?
La DGCCRF n’intervient pas dans le remboursement de votre argent volés dans le cadre d’une arnaque aux faux investissement. Vous devez vous rapprocher d’un avocat.
Bonjour ,
Magnifique article , précis et imparable . Juste l’exemple de bélouga est consternent ,affligeant de preuves .
J’ai travailler pour VF de loin et je connais bien le personnage , c’est un bonimenteur .
Bonne année a la team babolex 🙂
Alec Henry dans l’organigramme ? Encore un putaclic qui mange à tous les râteliers…
quel joli travail d’investigation !!!! bravo warning trading !!!!!!
Merci beaucoup Mohammed.
Bonjour,
J’ai envoyé des cartes babolex qu’il doit rembourser par rapport à la valeur du BTC actuelle comme évoqué dans son programme, aucune nouvelles depuis 6 mois juste du ça va arriver quand ils prennent le temps de répondre, il y en a pour plusieurs milliers d’euros …
Bravo félicitation, juste avant d’investir dans Belouga.IO
Le magazine d’investigation Le Poulpe publie une enquête sur Vincent Faudemer intitulée « Le passé trouble du Caennais Vincent Faudemer, artiste fondateur de Babolex ». Elle reprend et confirme une grande partie de notre article.
D’après nos informations, Vincent Faudemer aurait quitté Dubaï et serait revenu s’installer en France.
Sur place, il avait noué un partenariat avec le groupe Perpetua, dont nous avons déjà parlé dans l’un de nos articles intitulé « Le DAF de Bewellconnect décrypte Visiomed et Perpetua ».
Son expérience dans l’émirat aurait tourné court.