Nouveau dommage collatéral de la faillite de FTX. Les livrets cryptos de Coinhouse sont bloqués. Ils utilisaient les services de Genesis.
Après Trading du Coin, Coinhouse…
Nouvelle victime collatérale de la faillite du n°2 mondial, l’américano-bahaméen FTX: Coinhouse. Après Trading du Coin, dont nous vous annoncions la semaine passée que 10 millions d’euros appartenant à ses clients restaient coincés (perdus seraient plus juste) chez FTX, c’est au tour de Coinhouse d’avouer des dégâts.
« Nous avons informé hier les clients de @CoinhouseHQ ayant investis dans les Livrets Crypto de la suspension temporaire des retraits ». C’est par ces mots que Coinhouse a annoncé sur son fil Twitter le 17 novembre la façon dont FTX impactait ses activités. S’en est suivi une longue série de Tweets d’explications et de réponses aux indignations qui n’ont pas manqué de fuser sur le réseau.
La mémoire de Twitter est impitoyable…
Cette suspension n’affecte que les Livrets Crypto » des clients « en raison de la situation de leurs contreparties et non l’usage de la plateforme qui est opérationnelle » ajoute la compte Twitter de Coinhouse. Les URL mises autrefois en avant sur Google ont depuis lors été redirigée vers la page d’accueil du site. Elles ne sont plus accessibles.
Le tweet reproduit ci-dessous en donne un extrait. Il rappelle ce qu’affirmait Coinhouse à propos de ces livrets cryptos: « vos fonds sont disponibles à tout moment ». L’avenir à donné tort au site internet.
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Mise en relation avec d’autres utilisateursLe 11 novembre tout va bien, le 17 c’est la catastrophe…
Un autre twittos est venu rappeler que le 11 novembre, Nicolas Louvet, le PDG de Coinhouse, était venu affirmer que « la mise sous protection du régime des faillites [de FTX] et ses 130 filiales n’a aucune conséquence sur les services proposés [par Coinhouse], les fonds de nos clients et la gestion courante de nos opérations ». En fait il n’en savait rien et son tweet ne visait qu’à -tenter de- rassurer. Le 17 novembre, Coinhouse annonçait exactement le contraire.
Les échanges sur Twitter ont tellement tourné à l’aigre que le réseau social à apposé l’un de ses avertissement, considérant qu’il pourrait s’agit de « contenus choquants »…
Conséquence d’une réaction en chaîne
Si les retraits sont bloqués, c’est à cause de la décision des « contreparties des Livrets Crypto de suspendre eux-mêmes leurs retraits en raison des tensions extrêmes sur le marché ». La contrepartie à laquelle fait référence Coinhouse, c’est Genesis, qui a annoncé la veille un défaut de liquidités.
Si l’on résume: Coinhouse est client de Genesis qui est client de FTX. La faillite de FTX menace Genesis qui menace Coinhouse. C’est ce que l’on appelle un risque systémique, une réaction en chaîne. Les perspectives ne sont pas roses pour Coinhouse puisqu’il reste encore quelques heures à Genesis pour trouver un milliard de dollars, l’argent nécessaire à sa survie…
Genesis n’est qu’une des contreparties auxquelles Coinhouse a eu recours. « Parmi les contreparties, il y avait FTX et il y a Genesis, société qui appartient au même groupe que Coinbase, Coindesk, Grayscale, Luno etc. Il y a aussi Kraken et Woorton » rappelle osn PDG, Nicolas Louvet.
Une façon d’annoncer que d’autres mauvaises surprises sont à prévoir?
Le montant total perdu par les clients de Coinhouse: la grande inconnue
Contrairement à Trading du Coin, Coinhouse n’a pas communiqué sur les montants en jeux. Combien de millions d’euros déposés par ses clients sur des livrets cryptos sont concernés? Les clients peuvent légitimement craindre de ne jamais revoir cet argent.
Coinhouse a normalement reçu un questionnaire adressé par l’AMF à tous les Prestataires de Services sur Actifs Numériques pour évaluer les pertes de leurs clients du fait de la faillite de FTX. Cela devrait permettre d’évaluer plus précisément les sommes en jeux. On sait seulement que Coinhouse revendique près de 100 000 clients actifs.
Et comme chez Trading du Coin, Coinhouse se présente comme totalement étranger au destin de ces actifs bloqués ou perdus.
Coinhouse, l’ex pépite de la Frenchtech se veut optimiste…
Coinhouse est exploitée par une société créée en 2015 par Ledger, la société de Pascal Gauthier. C’est Nicolas Louvet qui dirige Coinhouse via la société Arizen. Il est le propriétaire majoritaire d’Arizen aux cotés de Manuel Valente « directeur analyse et recherche chez Coinhouse » et de Vincent Renaudineau.
Ce dernier est particulièrement impliqué chez Coinhouse Payment Solutions, l’un des derniers projets lancés par Coinhouse. Nicolas Louvet est également à l’origine de Coinhouse Custody Services, qu’il dirige depuis 2018.
Coinhouse bénéficie du statut de PSAN (E2020-001), tout comme Coinhouse Custody Services (E2020-002). Le groupe compte 120 salariés.
Nicolas Louvet ne veut surtout pas remettre en cause l’industrie des cryptos. « Je reste très optimiste sur les cryptos, plus que jamais, et sur notre capacité et celle d’autres acteurs à réussir à construire une industrie solide, équilibrée entre régulation et liberté, et qui accompagnera la transformation de la finance, des paiements et in finé de l’Internet », écrivait-il le 11 novembre, peu après la chute de FTX.
Cet pétition de principe passe-t-elle par l’abandon du recours à des contreparties plateformes d’exchange au profit d’une DeFi? Ces plateformes ont prouvé qu’elles ont systématiquement joué le rôle du maillon faible dans tous les effondrement de cryptos ou les scandales de vos de données ces dernières années.
