Cette arnaque avait d’autant plus de bruit qu’elle avait été commises par deux personnes impliquées dans l’affaire Lee Zeitouni.
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ToggleUn millions d’euros amassés entre 2013 et 2014
Il y a une semaine, le procès de 8 individus a commencé à Bobigny dont Eric Robic et Claude Khayat. Elles sont accusées d’avoir orchestré une fraude leur ayant permis d’amasser plus d’un million d’euros entre 2013 et 2014.
Cette affaire implique l’utilisation de gérants fictifs, de factures falsifiées, d’achats de véhicules à crédit, ainsi que d’importants flux financiers transitant entre la Chine et Israël.
6 hommes et 2 femmes accusés d’escroquerie, blanchiment et recel
Les accusés, six hommes et deux femmes âgés de 42 à 62 ans, font face à des charges d’escroquerie, de blanchiment d’argent et de recel en tant que membres d’une organisation criminelle. Plus de vingt entreprises se sont constituées parties civiles dans cette affaire.
Un premier verdict est rendu dans une affaire d’escroquerie à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
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Eric Robic, le meurtier de Lee Zeitouni et Claude Khayat
Deux individus sont identifiés comme les cerveaux de cette fraude : Eric Robic, le conducteur impliqué dans l’accident mortel de l’Israélienne Lee Zeitouni à Tel-Aviv en 2011, suivi de sa fuite, et son compagnon Claude Khayat. Cet incident avait déclenché une crise diplomatique. Les deux accusés ne sont pas étrangers à ce type de délit, ayant déjà été condamnés pour une fraude similaire à la TVA.
Eric Robic est surnommé « Majax » ou encore « le ferrailleur ». Les deux hommes n’en sont pas à leur coup d’essai. Déjà condamnés pour escroquerie.
Ils amorcent leur stratégie en réactivant des entreprises inactives qui conservent leur immatriculation au registre du commerce, renforçant ainsi leur crédibilité auprès des institutions bancaires. Tonio, surnommé « le ferrailleur », injecte un apport initial de 100 000 euros pour soutenir le lancement de leurs opérations.
Achat de véhicules par des sociétés fictives
Ces sociétés sont dirigées par des prête-noms, souvent des proches comme des conjoints ou des membres de la famille, désignés comme gérants. Ces individus jouent ce rôle en ouvrant des comptes bancaires sur la base de rapports financiers falsifiés, de documents fiscaux frauduleux et avec la complicité de « Manu le banquier ».
L’ancien banquier de la HSBC agit en tant qu’intermédiaire entre les membres du réseau frauduleux et les institutions financières. Il obtient des évaluations favorables des sociétés fictives auprès de la Banque de France, un précieux sésame facilitant l’accès au crédit. Une fois l’argent en main, un ensemble d’entreprises, notamment la principale, Métaux Europe, peut acheter des véhicules en location avec option d’achat (leasing), les reconfigurer, puis les revendre à des prix extrêmement compétitifs à des garages peu scrupuleux.
Perquisition dans le bureau très modeste de Métaux Europe
Lors des perquisitions menées dans les locaux de Métaux Europe à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les enquêteurs découvrent un espace étonnamment modeste de 6 mètres carrés, équipé d’un bureau, d’une chaise et d’un ordinateur.
La fraude reposait sur l’acquisition de véhicules à crédit par le biais de sociétés fictives et de faux rapports financiers. Ces voitures étaient ensuite revendues à des prix très compétitifs à des garages peu scrupuleux.
Les fonds récoltés par la vente d’au moins 18 véhicules, parmi lesquels des modèles Smart, Mercedes-Benz et Clio, sont acheminés vers la Pologne, la Hongrie ou Israël à travers un montage financier complexe. Ces sommes sont ensuite restituées aux criminels en espèces, avec des commissions versées à divers intermédiaires, incluant un comptable nommé M.H., surnommé « Majax », en référence au prestidigitateur.
Des véhicules acheminés vers la Pologne, la Hongrie ou Israël
Les fonds récoltés par la vente d’au moins 18 véhicules, parmi lesquels des modèles Smart, Mercedes-Benz et Clio, sont acheminés vers la Pologne, la Hongrie ou Israël à travers un montage financier complexe. Ces sommes sont ensuite restituées aux criminels en espèces, avec des commissions versées à divers intermédiaires, incluant un comptable nommé M.H., surnommé « Majax », en référence au prestidigitateur.
Sous l’égide de leur employeur SAF, partie civile dans cette affaire, M.H. crée de faux comptes fournisseurs avec des factures falsifiées pour permettre des décaissements frauduleux. Ce mode opératoire bien rodé est également employé par la société Groupe Allianz de France (GAF), jouant habilement sur la similitude avec le nom de l’assureur Allianz. En 2014, cette dernière est condamnée pour concurrence déloyale.
Les contrats ne sont jamais exécutés
GAF recrute également des femmes issues de l’entourage d’Eric Robic et Claude Khayat, les faisant travailler sous de fausses identités en tant que commerciales. Ces employées sollicitent des artisans répertoriés dans les annuaires, les persuadant qu’ils sont en relation avec une filiale du groupe d’assurance, leur offrant la création de sites internet et un portefeuille de clients moyennant 5 000 euros.
Cependant, ces contrats ne sont jamais exécutés, aboutissant à une escroquerie qui pénalise une cinquantaine d’entreprises pour un préjudice estimé à plus de 200 000 euros. Les chèques perçus sont transférés et encaissés en Pologne, tandis que les cartes de crédit des entreprises sont utilisées à des fins personnelles, notamment pour l’achat de caviar ou des escapades à Marrakech et Tel-Aviv.
Les acteurs impliqués dans cette affaire, issus de divers horizons professionnels tels que le commerce, la comptabilité, l’enseignement sportif, la gestion financière, l’architecture d’intérieur ou l’analyse, ont admis à différents degrés leur implication dans l’escroquerie au cours de l’enquête. Les autorités ont recensé près d’une centaine de victimes.
Une fraude répliquées vie un faux site internet ciblant les artisans
Cette escroquerie a été répliquée dans le cadre d’une fraude via un faux site internet ciblant des artisans répertoriés dans les annuaires. Outre la promesse de visibilité en ligne, ces malfaiteurs proposaient un portefeuille client moyennant 5 000 euros.
Cependant, ces contrats n’étaient jamais honorés, entraînant un préjudice financier de plus de 200 000 euros pour environ cinquante entreprises lésées.
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