Worldpay a été déclaré responsable de 50% des pertes de victimes d’arnaque au trading. Sans doute la première d’une longue suite de décisions.
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ToggleA « concouru à la survenance du dommage à hauteur de 50 % »
C’est une décision qui confirme un peu plus la responsabilité des intermédiaires de paiement dans l’énorme vague d’arnaque au trading sur des sites non régulés au début des années 2010.$
Le 18 octobre 2022, la cour d’appel de Paris à condamné la société Worldpay AP Ltd (son site internet worldpay.com renvoie aujourd’hui à fisglobal.com) a rembourser une victime de près de 100 000 euros. La juridiction a considéré que la société anglaise avait manqué à son obligation de vigilance, ce qui a « concouru à la survenance du dommage à hauteur de 50 % ». La victime avait été délestée du double de ce montant.
« On peut être satisfait que des sociétés cotées en bourse qui mettent en avant leur professionnalisme et dont on découvre qu’elles ne font aucune vérification de leur leurs partenaires soient enfin condamnées » s’est réjouie Maître Anne Bernard-Dussaulx, qui défend la victime.
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2011: Worldpay AP rachète Envoy Services
Worldpay AP Ltd a été créé en 1989 sous le nom de Streamline par une banque anglaise, la NatWest. En mai 2011, Worldpay rachète Envoy Services, un fournisseur de solutions de paiement de commerce électronique basé à Londres.
C’est probablement à cause de cette acquisition que Worldpay a fait entrer le loup dans la bergerie. En achetant Envoy, Worldpay rachète une société qui compte déjà dans ses clients des relations troubles, qui vont tout de suite voir l’opportunité que ce rachat signifie pour des activités criminelles.
L’un de ces clients d’Envoy qui devient subitement client de Worldpay, c’est Algocharge, un processeur de paiement en ligne israélo-chypriote « au service du Forex, des options binaires, des jeux et du commerce électronique » et qui sert surtout au blanchiment de l’argent extorqué dans des arnaques au trading.
Worldpay AP Ltd croit faire une affaire en rachetant une pépite de la Fintech londonienne. Mais par là même, elle donne accès au réseau bancaire à des groupes criminels basés en Israël.
A l’origine d’Algocharge, l’inquiétant Ilan Zisser
Pour comprendre Algocharge, il faut s’intéresser à un homme, Ilan Zisser, un informaticien israélo-américain. Chercheur en mathématique à l’université du Wisconsin dans les années 90, il rejoint IBM pour travailler dans la division des « micropayment » de 1996 à 1999.
Spécialisé dans « la sécurité des données, en cryptologie et en surveillance électronique », il crée en Israël Charge IT Ltd avec l’aide d’IBM (qui ne s’est jamais exprimé dans cette affaire) et s’associe à Sarel Tal, déjà impliqué dans une arnaque au viagra en Autriche pour un montant avoisinant les 8 millions d’euros. Charge IT Ltd propose « services de facturation et de traitement pour toutes sortes de marchands ». Son offre commerciale s’appelle AllCharge.
La personnalité d’Ilan Zisser surprend son entourage. Sur le site consacré à la protection des consommateur complaintsboard.com, une page entière lui est consacré. On y découvre un individu voyeuriste et obsédé par la surveillance des autres. « personnage très sournois », « agit avec un mépris total lorsqu’il s’agit de surveiller ses partenaires commerciaux, ses employés et même ses anciens amis », « Il s’est branché sur l’internet de mon bureau et nous a surveillés (…) simplement pour son plaisir », racontent les intervenants. Ilan Zisser aurait fait l’objet de procédure judiciaires aux États-Unis pour les faits évoqués.
Ces posts sont à prendre avec précautions. Mais comme pour les confirmer, le compte Twitter qu’Ilan avait autrefois ouvert a été suspendu pour cause de violation des règles du réseau. Son profil Linkedin semble à l’abandon et personne ne semble savoir ce qu’il est devenu depuis 2015.
2010: Allcharge devient Algocharge et s’implante à Chypre…
Vers 2010, Ilan Zisser et Sarel Tal changent le nom de leur boite. AllCharge devient Algocharge. Ce virage correspond sans doute possible à la volonté de proposer une solution de paiement spécifiquement pour les arnaques au trading en plein essor. Ont-ils deviné le formidable potentiel de blanchiment que le rachat d’Envoy par Worldpay allait leur permettre?
En effet, le groupe s’implante à Chypre, la plaque tournante des sites de trading semi légaux. Elle y crée Seroph International (CY) Limited, avec Sarel Tal ou Eli Shirazi parmi ses administrateurs. En Israël, une « holding Seroph » a également existé comme contrepartie locale, qui a également eu maille à partir avec la justice de l’Etat hébreu. On trouve également trace d’une succursale à Hong Kong, sans doute une société-écran.
La Seroph chypriote deviendra une société de droit néerlandais, Seroph Holding BV… . Cette dernière sera poursuivi aux coté de Worldpay. Mais Seroph ne prendra jamais la peine de se défendre ou de trouver un avocat. Il s’agissait manifestement d’une coquille vide, une société-écran.
Autre indice du tournant semi-criminel pris par Algocharge à cette époque, le recrutement d’un CFO pas comme les autres: Zohar (Ohana) Bar Chen a manifestement été débauché de Leverates, une société de fourniture de plateformes de trading clés en main. Algocharge dispose même de son stand à la ifxexpo, la grand messe de cette industrie de l’arnaque en ligne organisée à Chypre en 2015.
Sur Linkedin, trois personnes continuent de revendiquer une expérience chez Algocharge. Elles sont toutes en Israël. En cherchant un peu parmi les contacts de ces trois personnes, il n’est pas compliqué de retrouver les autres ex-employés, comme Larissa Andreev, Liron (Sagiv) Goldfeld, Roni David, Vitaly Sushilov, Tal Hackam, Odélia Tzadok (אודליה צדוק)…
Le « kit complet pour les courtiers offshore et non régulés »
En 2013, Finance Magnates publie un article « sur les difficultés rencontrées par certains courtiers non réglementés en matière de traitement des paiements ». Avec beaucoup de pudeur, le texte explique que ces sites d’arnaque sont très embêtés d’être de plus en plus souvent bloqués par les banques traditionnelles pour récupérer l’argent de leurs victimes…
Cet article en profite pour faire la promotion d’une toute nouvelle offre de paiement en ligne promue par Algocharge. Elle s’appelle « AlgoCharge Advanced Kit Marchant Account » que l’on peut traduire par « kit complet pour les courtiers offshore et non régulés ». « Courtier offshore et non régulé » signifie en langage courant: site de trading installé dans un paradis fiscal et démarchant illégalement des épargnants. Autrement dit: arnaque au trading.
Pourquoi et comment Algocharge est en mesure de proposer un service de blanchiment d’argent sale au moment où les banques respectables bloquent? Grace à « un lien direct avec la banque marchande en tirant parti de leurs relations existantes avec leurs partenaires bancaires ». C’est-à-dire grâce à l’accès d’Algocharge à l’un des 250 comptes bancaires hébergés par Worldpay dans des banques telles que… Difficile d’être plus explicite sur la nature du lien entre Worldpay et Algocharge.
Algocharge a même été cité en exemple dans le rapport Zattara, qui a fait tombé la société allemande Wirecard, un scandale retentissant de la Fintech allemande. Dans le fameux rapport on peut lire:
« La procédure décrite dans le rapport est une énorme incitation au blanchiment d’argent. Des sociétés telles que Neteller, Algocharge, Skrill, Worldpay font de même lorsqu’elles offrent des services de paiement aux joueurs qui veulent avoir accès à des sites de jeux non autorisés. »
Extrait du rapport Zatarra.
Worldpay louait à Algocharge ses 250 comptes bancaires
L’aventure Algocharge va se fracasser vers 2015, quand Worldpay AP ne pourra plus ignorer que passe sur ses propres comptes bancaires le produit de larcins en ligne. Sous pression, Worldpay décide enfin de dénoncer le contrat qui la lie à Algocharge.
En 2009, Algocharge avait signé un contrat avec Envoy Services, la société que Worldpay allait racheter. Grâce à ce contrat, Algocharge peut utiliser l’un des 250 comptes bancaires possédés par Worldpay dans les banques du monde entier pour faire transiter des fonds.
Ainsi, les sites de trading demandent à leurs victimes de virer leurs investissements sur des comptes bancaires appartenant à Worldpay. Ils ignorent tout de Worldpay. Ils pensent avoir affaire à Algocharge. Il leur est d’ailleurs demandé de libellé leurs virements par une référence commençant par « AC » pour permettre à Allcharge d’attribuer les paiements à Algo.
Worldpay refusait de contrôler l’argent transitant sur ses comptes
Wordpay se voit comme un prestataire de service aux entreprises. Il met à disposition des comptes bancaires pour faciliter des transactions internationales contre rémunération. Elle considère que « les obligations françaises issues des règles européennes de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ne lui sont pas applicables », comme elle l’expliquera aux juges.
Autrement dit, Worldpay va considérer qu’elle n’a aucune obligation de veiller à ce que les fonds transitant sur ses propres comptes ne participent pas à une activité criminelle. Pour les escrocs du trading en ligne et pour Algocharge, va ainsi s’ouvrir une autoroute du blanchiment.
De nombreux sites d’arnaque ont eu recours à Worldpay
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir été averti par des dizaines des victimes. Plus mobilisée que les autres, l’une de ces victimes, remplit patiemment un tableur avec le nom des arnaques et les comptes bancaires utilisés, histoire de recouper les arnaques qui utilisent les mêmes circuits de blanchiment. Il réunit une liste d’arnaque ayant eu recours aux services du duo Worldpay/Algocharge:
- carmigestion.com
- bankandtrader.com
- good-option.com
- bo-bank.com
- golden-bank.com
- bankofmarket.com
- bankandtrader.com
- fxntrade.com
- agfmarkets.com
- royaldebank.com
- obmarkets.com
- binareo.com
- forextradition.com
- phenixoption.com
- elyseescapital.com
- trader-invest.com
- option-bank.com
- bancmarkets.com
- supremebinary.com
- sirix.com
- ixitrade.com
Une fois l’argent des victimes passé sur les comptes de Worldpay, où est-il allé? Cette question est restée sans réponse. Il a sans doute rejoint les poches des exploitants de ces sites après être passé par différents comptes bancaires dans des paradis fiscaux.
Warning Trading poursuivi par World Pay
Les victimes commencent à se regrouper et à demander des comptes à Worldpay. A l’époque, le responsable de lutte anti-fraude chez Worldpay s’appelle Guy Douek. Les alerte s’accumule sur son bureau.
Nous avons nous-même publié une enquête le 8 janvier 2015 pour alerter le public. Worldpay nous a poursuivi en diffamation et la société anglaise nous a fait condamner, en première instance et en appel en 2018. Rétrospectivement, nous avons eu raison. Mais nous n’étions pas encore un site de presse comme aujourd’hui et nous n’avons pas su présenter notre travail comme une enquête journalistique de qualité qui aurait convaincu les juges de nous relaxer.
En diffamation Worldpay AP Ltd était déjà défendu par Maître Dan Benguigui du cabinet Allen et Overy. C’est encore ce dernier qui défend Worldpay contre les victimes d’arnaques au trading. Avec moins de succès.
Les auteurs sont introuvables, on s’attaque aux complices
A l’époque des faits, les victimes avaient évidemment porté plainte pour escroquerie contre des auteurs difficilement identifiables. Les enquêtes sont laborieuses. Ces sites sont protégés par internet. Leurs propriétaires et ceux qui les exploitent se sentent intouchables.
Alors les autorités s’en prennent aux apporteurs d’affaire, ceux qui recrutent les victimes comme les dirigeants de Tribuforex, Vincent Launay et Bruno Dupray, Albert Fitoussi qui anime alors seven-equities.com, un forum sur la bourse ou encore Yigal Félix Cohen ou Jérémie Corcia.
Les sites incriminés sont une infime partie de la masse impliquée. Mais les juges d’instruction Aude Burési et Guillaume Daïeff se sont rendus en Israël pour enquêter avec la police israélienne sur ces dossiers en 2016. Depuis lors, aucun jugement n’est intervenu à notre connaissance.
Aujourd’hui encore, nous ignorons ce qu’est devenue cette instruction menée un temps par Aude Buresi. Si aux États-Unis des enquêtes retentissantes ont débouché sur des procès et des condamnations (voir quelques exemple, dont la condamnation de Lee Elbaz à 22 ans de prison), nous ne connaissons pas de semblables affaires qui auraient été jugées de ce coté-ci de l’Atlantique.
Les victimes ont compris qu’elle ne devaient pas attendre que les véritables auteurs rendent un jour des comptes. La complicité objective de Worldpay AP Lt est venue opportunément compenser le défaut des véritables auteurs. Les juges français ont considéré que la société anglaise avait bien failli à son devoir de vigilance.
Worldpay Ap Ltd reste mis en examen dans le volet pénal de ces affaires pour « complicité d’exercice illégal de l’activité de prestataire de service de paiement »
Dans leur malheur, les victimes dont l’argent est passé par Worldpay AP Ltd ont de la chance. D’autres filières de blanchiment ont existé via des banques exotiques comme la TBI en Bulgarie où les escrocs du trading ont sans doute bénéficier de complices disposés à ouvrir des comptes bancaires sans contrôles.
Par ailleurs, les processeurs de paiement sont loin d’être les seuls qui auraient pu devoir rendre des compte à la justice. Les personnes qui ont exploité ces sites de trading d’arnaque les ont généralement acheté « clés en main » à des sociétés spécialisées, travaillant d’ailleurs main dans la main avec des offres de paiement telles qu’Algocharge.
Et Spotoption, Hello Binary, Leverate, Panda et Tradologic?
Sur la photo prise en 2015 d’un stand d’Algocharge sur l’IFEXPO de Chypre, on peut lire « multi Plateform intergrated » et juste en dessous, plusieurs fournisseurs de plateformes: Spotoption, Hello Binary, Leverate, Panda et Tradologic.
Spotoption a fait l’objet d’enquêtes fouillées de la part du Times of Israël. L’une d’elle a démontré que ces sites de trading étaient conçus pour faire perdre leur argent aux épargnants. Dans ce pays, ses propriétaires, Pini Peter et Ran Amiran ont fait l’objet de procédures judiciaires. Les sites de trading vendus par Spotoption visaient massivement les épargnants américains.
Le fondateur et boss de Tradologic, Ilan Tzorya, est tombé après un vaste coup de filet coordonné de la police en Israël et en Bulgarie. Tradologic aurait « traité un total de plus de 710 millions de dollars de l’argent des victimes ». Tradologic avait été fondé en 2009 par Tzorya, un officier de renseignement de carrière pour les Brigades Golani alors agé de 29 ans. Tradologic a vendu près de 240 plateformes de trading destiné à être exploitées pour arnaquer des épargnants, particulièrement en Allemagne, en Autriche et aux États-Unis.
D’après un témoin auditionné lors de ces arrestations, pandats.com aurait été créé en mai 2016 par deux anciens de Tradologic, Avi Itzcovich et Jacques Henri Wygodski. Wygodski aurait tenté d’échapper à des procédures judiciaires en Europe et se serait fait arnaqué par ses propres avocats, qui lui aurait volé pour près de 2300 bitcoins!
A notre connaissance Leverate n’a jamais été inquiété mais les personnes exploitant des plateformes vendues par cette société ont fait l’objet d’enquêtes à la demande de la justice allemande. Elles ont débouché sur 23 arrestations en Allemagne, au Kosovo et en Bulgarie. Aucun site ayant fait des victimes française n’aurait été relevé. L’un des propriétaires de Leverate est Simon Kukes est un Américain d’origine russe qui aurait fait été l’un des relais possibles du Kremlin aux États-Unis, sur lequel le procureur Robert Mueller a mené une enquête poussée en 2018.
Le groupe Hello n’a jamais été inquiété par la police
A notre connaissance, le dernier, Hello Binary, n’a jamais fait l’objet de poursuites judiciaires pour sa participation aux arnaques au trading en ligne.
Pourtant, un informaticien qui a comparé les structures techniques de ces sites a été en mesure de démontrer que les sites de trading suivant ont tous été conçu et vendu par le groupe Hello:
- good-option.com
- 77Options.com
- bitransax.com
- bo-bank.com
- 77Options.com
- bancmarkets.com
- bankandcapital.com
- bankandtrader.com
- bankofbinary.com
- beipartners.com
- triumphoption.com
- bankofbinary.com
- golden-bank.com
- bankofmarket.com
- trader-invest.com
- royal-broker.com
- fioption.com
- financial-broker.com
- binareo.com
- supremebinary.com
- bancmarkets.com
- bankofmarket.com
- bforbroker.com
- prestigebank.com
- option-bank.com
- bforex.com (devenu FXGM)
- royaldebank.com
- binarinvest.com
- bforoption.com
- elyseescapital.com
- cobtrading.com
- binarystockmarket.com
- tradaxa.com
- traderplace.com
- option-bank.com
Nombre de ces sites d’arnaque se retrouvent dans la liste des sites d’arnaque qui ont utilisé les services de paiement d’Algocharge. En effet, dans son offre de sites de trading, Hello Binary proposait un service de paiement intégré avec Algocharge.
Hello Group: trading, diamants, paris sportifs et cryptos…
Hello Binary a été fondé par deux franco-israéliens d’origine marseillaise, Yoann Bensimon et Jeremy Dahan, à la fin des années 2000.
Leur petit entreprise cartonne très vite. Elle s’installe à Chypre et à Hong Kong. Elle recrute Wassim Khateeb, Lionel Mechaly, Deborah Rosenberg, Sandra Ellis Simon, Julien Dahan, Andrea Badiola Mateos ou Jonathan Levy.
Hello Binary se diversifie et change de nom. Il devient Hello Markets puis Hello Group. En 2014, elle s’allie à l’australien Bullion Capital pour proposer du trading dans les matières premières. Son site de l’époque détaille les offres du groupe.
Non content de proposer des options binaires, un instrument hybride entre jeu d’argent et investissement, ils proposent des sites de trading, des sites d’investissement dans les diamants, des sites de paris sportifs et à la fin des années 2010, dans les cryptomonnaies. Hello Group inaugure même une « ambassade du Bitcoin » à Chypre. Des produits qui ont tous été le scénarios de dizaines d’arnaques en ligne ces dernières années.
Tous ces sites ont été fermés depuis lors. Plus aucun contenu ne s’affiche. Plusieurs anciens ont supprimé ou renommé leurs profils Linkedin ou retiré cette expérience de leur CV. Est-ce une conséquence de l’instruction des juges Buresi et Daïeff. Les deux magistrats se sont en effet rendus en Israël en 2016 pour une coopération avec la police locale.