Alvexo ne se contente plus de déréférencer systématiquement nos articles. Désormais, il veut en découdre, judiciairement

Alvexo ne se contente plus de déréférencer systématiquement nos articles. Désormais, il veut en découdre, judiciairement
Alvexo investit massivement dans le déréférencement des articles qui lui font une mauvaise réputation. Mais il ne parvient pas à dissimuler les vidéos de victimes. Alvexo s’est donc tourné vers l’option judiciaire pour essayer de faire taire ces critiques. Il fourbit ses armes. La plateforme de trading israélo-chypriote continue de recruter des clients de façon parfaitement illégale et de faire des victimes.
Si vous tapez « Alvexo » sur Google, vous remarquerez que les enquêtes de Warning-Trading qui leurs sont consacrées n’apparaissent pas. Elles sont noyées sous un flot de référencement positif et faussement neutre. Ce n’est pas une coïncidence.
Alvexo a déployé des moyens très importants pour y parvenir. On appelle cela le « déréférencement ». Cela consiste à créer toutes sortes de sites comme tradesource.fr et de poster toutes sortes de liens visant à faire croire aux algorithmes de Google que nos articles ne sont pas pertinents. Résultats: il faut descendre très très bas pour les trouver.
Récemment un blog est apparu sur internet pour décrypter cette stratégie d’Alvexo. Bien qu’anonyme, ce blog n’en publie pas moins des informations globalement justes et vérifiables.
Vous vous estimez victime de ALVEXO et vous cherchez des moyens de vous défendre? Remplissez ce formulaire pour être ajouté à la liste des victimes de cette arnaque. Vous serez automatiquement mis en relation avec d’autres victimes et vous aurez accès à des offres de services juridiques personnalisées. Si la police ou la gendarmerie nous contactent, nous les mettrons en relation avec vous.
Mise en relationAvec cette stratégie de déréférencement, Alvexo a marqué des points mais il en a aussi vu les limites. Le site de trading a butté sur nos vidéos et interviews de victimes. Elles cumulent tellement de vues que le courtier n’a pas réussi à les noyer. L’une d’elle a été vues plus de 17 000 fois et il en existe plus d’une dizaine.
Depuis quelques mois, on trouve en vidéo des interviews très stéréotypées de trois jeunes tradeuses dithyrambiques sur ce courtier chypriote. Elles sont aussi jeunes que les victimes d’Alvexo sont âgées. Il est permis d’y voir de probables interviews de complaisance car elles sont stéréotypées et il est impossible d’identifier leur origine. Mais ces vidéos ne suffisent pas à faire oublier les vraies interviews de victimes.
Et pourtant. Alvexo continue de faire des victimes. En voici une parmi bien d’autres.
Si sa réputation en ligne est si importante pour Alvexo, c’est parce que les épargnants qu’elle démarche s’empressent généralement d’aller vérifier la réputation d’Alvexo sur internet. C’est justement sur internet que ce courtier recrute de nouveaux clients.
L’un d’eux nous a expliqué comment Alvexo recrute ses victimes. Intéressé par les crytpomonnaies, il a cliqué sur une publicité pour un site à priori sans rapport avec Alvexo: securedailywealth.com. Il est rappelé par un conseiller très pressant d’Alvexo qui lui propose d’investir un compte.
Il existe de nombreux clones de securedailywealth.com. Par exemple: novasecureoffer.com ou nickebestposition.com. Tous ces sites sont semblables traits pour traits. Seule change leur adresse internet ou URL. Ces sites se savent illégaux alors ils multiplient les adresses sur lesquelles on peut les trouver pour brouiller les pistes et éviter d’être repérés.
De toutes façons, un site internet d’arnaque est très compliqué à bloquer. Cela prend des semaines et on en bloque qu’une infime minorité chaque année. Le plus grave, c’est que Google promeut complaisamment ces sites d’arnaque en acceptant qu’ils fassent des publicités. Nous avions déjà découvert qu’Alvexo recrute des clients via des publicités usurpant l’identités de personnalités connues, comme Jean-Pierre Pernaut.
Alvexo n’est pas la seule plateforme de trading qui cherche des clients de cette façon. Nous avons remarqué que c’est également le cas de 365capitalmarkets2.com, une plateforme de trading illégale en Europe. Notez que vous trouverez la même plateforme à l’adresse 365capitalmarkets.com, sans le 2. Encore une fois, c’est une façon de brouiller les pistes en multipliant les URLs.
L’internaute démarché par Alvexo n’a pas donné suite. « je me demande ce que vaut réellement cette plateforme et pour quelle raison je me suis retrouvé là-dessus » commente-t-il. Aujourd’hui encore, Alvexo s’autorise à le relancer. Et nous continuons de recevoir des témoignages de victimes d’Alvexo.
Une offre d’aide aux victimes d’Alvexo a également fait son apparition sur internet, comme celle de Broker Défense, l’un de nos principaux annonceurs. Basé en Israël, Action Refund propose aux victimes « de traduire ces auteurs en justice et de rendre les richesses volées à leurs propriétaires légitimes ».
Ce site a été placé sur la liste noire de la FSMA (autorité de régulation Belge). Il énumère les plateformes auprès desquelles il aurait réussi à récupérer de l’argent pour près de 840 personnes. Alvexo figure dans la liste. Les autres sont d’obscurs sites qui s’adressent surtout aux anglophones: Kayafx, Opteck, Bloombex Options, Roiteks, Sepafx, Europefx, Uprofx, RIMarkets…
Sauf qu’Action Refund n’est réservé qu’aux résidents du Royaume-Uni (« For residents in the United Kingdom only »). En qualifiant Alvexo de « scam » (arnaque en anglais), Action Refund semble confirmer tout ce que nous avons écrit ces dernières années à propos de ce site de trading.
Depuis l’apparition d’Action Refund, d’autres offres comparables sont apparues sur internet. Il n’y a plus de doute sur leur insincérité. C’est un phénomène ancien mais qui s’est subitement sophistiqué ces dernières semaines. Nous avons publié un article pour rendre compte de cette tendance.
Alvexo semble commencer tout juste à prendre ces révélations au sérieux. Un indice: depuis quelques semaines, le site demande à ses clients de lui fournir des certificats de bonne conduite. L’objectif est sans doute d’essayer de faire passer les dossiers des victimes pour des cas isolés en vue d’un éventuel procès. Pas de chance, des clients d’Alvexo se sont empressés de nous en faire part.
De la même manière, les dirigeants d’Alvexo ont commencé à effacer certaines traces gênantes que nous avions relevées par le passé. Ainsi, les noms de deux dirigeants du groupe, Noam Moshe Hano et Shlomi Amsalem, ont disparu des statuts de la maison-mère d’Alvexo, la société Chypriote VPR Safe Financial Group. Désormais, depuis août 2020, VPR est la propriété d’une autre société chypriote, Versanto Ltd, dont nous n’avons pour l’instant pas réussi à percer l’actionnariat.
Coïncidence ou pas, Versanto est aussi le nom d’une entreprise de marketing digital installée à Hong Kong, une place financière opaque où est installée une autre boite aux lettres du groupe Alvexo-Netotrade.
En effet. En France, Alvexo dispose de ce qu’il nomme lui-même sur son site un « agent représentant ». Il s’agit de Lior Mattouk, gérant légal de la société France Safe Media. Pourtant, Monsieur Mattouk n’est pas rémunéré pour cette tâche.
En France, cette société de « marketing digital », d’achat et de revente d’ « espace publicitaire sur le web et de « conseil en communication digitale » est titulaire d’une immatriculation à l’Orias, le « registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance », qui bénéficie à Alvexo.
Est-ce que France Safe Media appartient bien à Alvexo ? Impossible à dire car l’actionnaire de France Safe media, c’est une société immatriculée à Hong Kong: Bnology Limited. Bnology propose des services aux entreprises dans le domaine du marketing, particulièrement dans celui du trading sur internet. Par exemple, elle vend des plateformes de trading clé en main ou des logiciels de gestions de clientèle.
Un élément permet cependant de faire malgré tout le lien avec Alvexo. En 2016, quand Bnology crée France Safe Media, la société hong-kongaise est représentée par Shlomi Amsalem, l’un des boss du groupe Alvexo-Netotrade que l’on retrouve dans les Panama papiers.
Il n’est malheureusement pas possible de se procurer les statuts de la société Bnology Ltd et de savoir à qui elle appartient. En cela, c’est une société-écran. Elle fait écran pour dissimuler les propriétaires réels de France Safe Media. Quelque chose d’autre nous porte à le croire.
Quand Bnology prend des décisions à propos de France Safe Media, elle n’est plus jamais représentée par Shlomi Amsalem. A la place, c’est Madame Margaret Louise Janke qui signe les P.Vs. Par exemple, quand Lior Elie Mattouk a été nommé gérant de France Safe Media, c’est Madame Janke qui a visé cette décision. Madame Janke serait donc la gérante de Bnology? Probablement pas.
C’est que Margaret Louise Janke est très connue dans le petit milieu des sociétés-écran et des paradis fiscaux. Cette ressortissante sud-africaine est la partie prenante de dizaines de sociétés à Malte, en Angleterre, au Panama, aux Etats-Unis, à Chypre. Elle est tantôt PDG, tantôt secrétaire, tantôt directrice, tantôt trésorière. Chez Opencorporates par exemple, on lui attribue 133 mandats!
Madame Janke est ce que l’on appelle plus communément une gérante de paille, une marionnette qui ne sert qu’à dissimuler les vrais décideurs, qui ne veulent pas voir leurs noms apparaitre. De façon prévisible comme Shlomo Amselem, son nom est ressorti des Panama papers…
Ce recours sans scrupules à des juridictions de complaisances opaques ne nous étonne pas tant de la part d’Alvexo, dont nous avions déjà pointé le recours systématiques à ce genre de procédés. Le nom de ses dirigeants apparait déjà dans les Panama papiers et nous retrouvons la trace du site dans des pays aussi peu coopératifs que le Belize, Anguila et le Vanuatu.
Compte-tenu de tout ce qui précède, nous avons sollicité Epargne Info Service pour savoir ce que répond l’AMF aux investisseurs qui lui demande ce qu’ils doivent penser d’Alvexo.
La réponse de l’Autorité des Marchés Financiers insiste bien sur les risques importants de ce genre de produits d’investissement. Mais sur l’honnêteté d’Alvexo, elle est bien en peine de prendre la moindre position: « La société ALVEXO (…) est autorisée à exercer son activité en France » (…). Toutefois, son siège social se trouvant à Chypre, elle entre dans le champ de compétence du régulateur chypriote, la Cysec, et non dans celui de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) ».
L’AMF refuse manifestement de prendre parti sur Alvexo et renvoie à son homologue chypriote… Le problème, c’est justement que cette dernière ne fait rien pour lutter contre les sites de trading comme Alvexo. Et c’est justement pour cette raison que ces derniers ont élu domicile sur son territoire. La gorgone se mort la queue…
Pourtant, l’AMF n’a pas toujours été aussi pudibonde. En 2016, elle avait elle-même pris la décision d’interdire sur le territoire français le courtier chypriote 24 Option. Elle n’avait pas attendu le bon vouloir de son homologue chypriote. 2016, c’est justement l’année des révélations du Times of Israël à propos de 24 option. 24 Option n’avait pourtant pas de bureaux en France, alors qu’Alvexo dispose de bureaux en France, sous la forme d’un « agent de liaison », la fameuse France Safe Media.
Cette réponse illustre les ambiguïtés de la construction financière européenne. Elle est un effet d’aubaine pour des pays comme Chypre qui, volontairement, laissent prospérer sur leur territoire des sociétés comme Alvexo.
Nous sommes toujours sous le coup d’une procédure en diffamation de la part du site israélo-chypriote. Récemment, les avocats d’Alvexo et de Netotrade nous ont adressé une demande de publication d’un texte en « droit de réponse » à une vidéo et un article renvoyant tous les deux à des informations que nous avons publiées en 2018. Le droit de réponse est prévu dans la loi. Mais il doit être formulé dans les trois mois suivant la publication incriminée. En 2018, nous n’avions reçu aucune demande.
Nous avons répondu favorablement à cette demande de publication d’un texte sous forme d’un « droit de réponse ». Mais dans notre réponse, nous avons également demandé au conseil d’Alvexo/Netotre de bien vouloir répondre à plusieurs questions:
Depuis, nous n’avons plus eu de nouvelles des avocats d’Alvexo et de Netotrade.
Journaliste professionnel, télé et web, carte de presse n°115527, depuis 2010, spécialiste des arnaques financières, des paradis fiscaux et des mafias.
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