Stupeur chez les investisseurs de ldw-invest.com. Ils ont subit des pertes massives et cet apporteur d’affaire du site Triomarkets a subitement cessé d’afficher du contenu. Décryptage

Déjà plus de 27 000 victimes aidées. Il est temps de célébrer 10 ans de confiance !
Stupeur chez les investisseurs de ldw-invest.com. Ils ont subit des pertes massives et cet apporteur d’affaire du site Triomarkets a subitement cessé d’afficher du contenu. Décryptage
Stupeur chez les investisseurs de ldw-invest.com. Ils ont subit des pertes massives et cet apporteur d’affaire du site Triomarkets a subitement cessé d’afficher du contenu. Décryptage
« Nous démocratisons l’investissement financier tout en limitant les risques » pouvait-on encore lire dans la documentation commerciale du site LDW-invest.com. Plusieurs clients n’ont pas réussi à limiter leurs risques. Ils nous ont contactés pour nous raconter comment ce site leur a conseillé d’ouvrir un compte de trading sur la plateforme chypriote Triomarkets afin d’en confier la gestion à un algorithme (d’après ce que nous a dit l’un des concepteurs du site) et/ou copier les ordres de « traders pros » (d’après la documentation commerciale que nous avons récupérée).
Le « copy trading » et les « robots de trading » ou algorithmes de trading, ont été inventés par l’industrie du trading à destination des particuliers pour relancer ses ventes de service de trading en ligne, régulièrement plombées par les scandales et révélations sur les fraudes massives de ce business ainsi que par les réformes successives visant à mieux protéger le consommateur (la loi Sapin 2 étant le plus connue).
Après la formation personnalisée au trading (voir les ravages chez les jeunes par exemple) ou encore les options binaires, (un mélange de trading et de jeux d’argent), les « marketeurs » du trading ont inventé le « copy trading » ou « trading social » et les robots de trading. Le réseau de copy trading le plus connu est sans doute celui d’Etoro, lié à l’industrie du jeux d’argent en ligne.
Le principe est simple: vous avez accès aux performances de « traders professionnels » et vous décidez de caler la gestion de votre portefeuille sur leurs ordres à eux. Sur le papier, en théorie, comment ne pas être séduit par cette proposition.
En réalité, les offres de copy trading recèlent toujours un certain degré de tromperie sur la marchandise. C’est finalement assez logique. Imaginez: vous êtes trader professionnel. Chaque mois, vous dégagez un retour sur investissement conséquent. Pourquoi livreriez-vous vos secrets? Et si vous les livrez, est-il normal que cela vous rapporte plus que le trading? (voir l’épisode « Devenir millionnaire en quelques jours » d’une série fascinante sur Netflix)
Dès qu’il s’agit de vendre une méthode miracle pour gagner à tous les coups, il y a fort à parier que cela cache une entourloupe. Dans le milieu des jeux d’argent, qui fonctionne de la même manière que celui du trading, le législateur à préféré d’office considérer comme « pratique commerciale trompeuse », la vente de semblables produits. Quelques influenceurs, à commencer par Nabilla, l’ont appris à leur dépens.
De même que Nabilla vantait des produits financiers sans même savoir s’ils rémunéraient effectivement les gens, le copy trading et les algorithmes de trading sont donc simplement une façon sophistiquée d’exercer le métier d’apporteur d’affaire pour les sites de trading (pour les paris sportifs, voir par exemple le cas de l’ancienne star de la télé-réalité, Laurent Billionnaire).
Le copy trading sert surtout à « vendre du rêve ».
Le coup de génie du « copy trading » et des « robots de trading » par rapport aux méthodes passées, c’est qu’ils permettent de mettre la perte de l’investisseur sur le dos de traders professionnels insaisissable et anonymes ou de programmes informatiques qui « ne peuvent pas gagner à chaque fois », comme cela est bientôt expliqué aux investisseurs floués pour justifier leurs pertes en capital.
Beaucoup de leurs victimes attribuent réellement leur pertes sur « la faute à pas de chance », à la conjoncture économique si vous préférez. Ils n’imagine pas un instant pouvoir être victime d’un tour de pass-pass. C’est toute la magie de cette « arnaque légale » et c’est la principale raison pour laquelle les sites de trading ont poussé comme des champignons et se sont installés à Chypre, un pays membre de l’Union européenne qui ferme volontairement les yeux sur leurs activités.
Ce que ces sites ne vous disent jamais, c’est généralement que:
Veuillez utiliser ce formulaire pour entrer en contact avec un de nos journalistes, ou si vous avez besoin d'une communication plus sécurisée, contactez-nous à l'aide de l'application Signal +33 6 33 78 33 78. Aucun système n'est sécurisé à 100%, mais Signal peut être utilisé pour protéger votre identité en utilisant un cryptage de bout en bout.
Envoyer des informations à la rédaction de Warning TradingC’est ainsi que fut créé ldw-invest.com, en juillet 2020 (hélas, le site n’affiche plus de contenus depuis quelques jours mais nous disposons de copies d’écran…).
Il propose à ses utilisateurs de suivre « automatiquement la stratégie à partir de leur propre compte et n’ont aucune action à effectuer après leur inscription ». Génial! Je crée un compte. Je place de l’argent dessus. Et j’attends qu’il fasse des petits.
LDW proposait de suivre ses performances via une page sur le site myfxbook.com (la page de LDW a été supprimé il y a quelques jours mais nous avons gardé une capture d’écran).
Petite précision: pour ouvrir un compte, LDW ne vous demande pas d’aller sur la page d’accueil de Triomarkets puis dans la rubrique « ouvrir un compte ». Il vous envoie un lien et vous demande de cliquer dessus pour aller ouvrir un compte. Pourquoi?
Ce lien est ce que l’on appelle un lien sponsorisé. Triomarkets en attribue à chacun de ses apporteurs d’affaire afin de pouvoir tracer l’origine de ses nouveaux clients… et de rémunérer ses apporteurs d’affaire en conséquence.
Ces liens fleurissent partout sur le web. Ceux qui les promeuvent peuvent être rémunérés, soit pour le nombre de fois où ils ont affichés ce lien, soit pour le nombre de fois où un internaute à cliqué dessus, soit encore à chaque fois que quelqu’un clique sur le lien et ouvre un compte ou procède à un achat. Dans ces derniers-cas, les rémunérations sont les plus élevées.
Et le monde du trading est avec le porno ou les jeux d’argent (plus les produits sont dangereux, plus ils sont rémunérateurs, plus ils sont supposés être régulés) est l’un des lieux où les apporteurs d’affaires sont les plus rémunérés… Les apporteurs d’affaires du trading essayent par tous les moyens de coloniser la presse professionnelle de qualité. Et beaucoup y sont parvenus.
Autre interrogation: le lien vers Trio Markets aboutit à une inscription auprès de Benor Capital LTD, le siège de TrioMarkets enregistré sur l’île Maurice. Or, un enregistrement auprès des autorités de l’île Maurice ne donne absolument pas le droit de proposer ses services financiers à des ressortissants de l’Union européenne.
Pour cela, il faut être installé dans un pays membre de l’Union européenne, généralement à Chypre, où se trouve Limassol, la capitale des sites de trading. C’est donc logiquement dans cette île que sont installées les sociétés qui arrivent en tête des plaintes auprès de l’Autorité des Marchés Financiers française.
TrioMarkets pouvaient difficilement ignorer qu’il est illégal pour Benor Capital Ltd de recruter des clients européens.
Qui se trouve derrière LDW-Invest.com? Difficile à dire avec certitude. Le site internet n’affiche plus de contenu et lorsqu’il affichait du contenu, aucune mention légale permettant d’identifier avec certitude ses ayant-droits n’était publiée. Son whois est anonyme.
Les victimes avec lesquelles nous avons pu échanger racontent avoir eu affaire à plusieurs personnes qui ont effectivement quelques liens entre elles et ont laissé quelques traces d’un lien plus ou moins lâche entre elles et LDW-Invest.com. Aucune de ces personnes ne revendique sur son profil professionnel une participation à LDW-invest.com.
Ainsi, sur la page Trustpilot de LDW, on trouve deux commentaires positifs signés Florian Buffard et Adrien Dalberto, publiés le 23 et le 24 décembre 2020, soit 6 mois après la création du site. Nous avons contacté Florian Buffard, qui se présente comme co-fondateur de quatre start-up de la blockchain: ERA2140, Beeside (fond d’investissement enregistré au Luxembourg auquel est associé avec Adrien Dalberto comme manager), N8 et NFT Factory.
Nous lui avons demandé pourquoi LDW n’affiche plus de contenu. « Je vous invite à contacter Constantin Kalogerakis » nous a-t-il aussitôt répondu, avant de nous assurer qu’il n’est « ni employé ni dirigeant ni fondateur de LDW » et de nous menacer d’une procédure judiciaire en diffamation pour le cas où son nom serait cité.
Effectivement, Constantin Kalogerakis est un nom qui revient régulièrement dans la bouche des victimes de ldw-invest.com. Et il se trouve être en affaire avec Adrien Dalberto (via la holding Wookie Capital) au sein d’une entreprise nommée Obvious Solutions. Ils se présentent tous les deux comme des salariés de la société Orbis un producteur d’hologrammes innovant. Renseignement pris auprès de l’intéressé, Orbis s’est séparé de ces deux-là il y a quelques mois, pour cause de déception professionnelle… Et ils n’auraient jamais co-fondé l’entreprise.
Nous avons posé à Constantin Kalogérakis la même question qu’à Florian Buffard. Sa réponse: « Pouvez-vous réitérer votre demande au service en question à l’adresse contact@ldw-invest.com ». Cela ne dit pas son rôle mais cela semble confirmer son lien avec LDW. Le mail fut envoyé. Le mail n’obtint pas de réponses. Kalogérakis nous a finalement répondu un long message confus et désolé sur Linkedin.
Il admet être « à l’initiative de la stratégie LDW, disponible sur le broker TrioMarkets, et basée sur un algorithme ». Est-ce que cela signifie qu’il concevait lui-même un algorithme? Impossible à savoir.
Cette offre d’investissement se serait répandue via un réseau assez semblable à celui d’un réseau de marketing multiniveau, « dans un cercle restreint, friends & family avant de se développer, via nos amis qui pouvaient partager le lien de la stratégie dans leur entourage ».
Si le contenu du site a été retiré, ce serait parce que « la stratégie a subit de grosses perturbations suite au contexte économique global, et nous ne souhaitions pas avoir de nouvelles inscriptions ». L’algorithme ne semble donc pas être en mesure de spéculer à la baisse. Il ne spécule qu’à la hausse.
Sur la légalité de cette offre d’investissement, il nous a raconté qu’il lui avait semblé « possible de commencer avec un algorithme tant qu’il n’y avait pas de gestion individualisée et que les fonds ne transitaient pas par nous ».
Il admet également avoir touché des commissions sur les investissements chez LDW, mais uniquement « sur les fluctuations des capitaux des clients ». Nous n’avons pas réussi obtenir de précisions sur ce que cela signifie. Le terme de « fluctuation » peut sous-entendre des pertes des clients.
S’il déplore les pertes des investisseurs, Constantin Kalogérakis ne voit pas dans cette histoire une arnaque mais plutôt l’ « échec d’un projet dans un contexte de crise financière mondiale ».
« Nous avons toujours fait notre maximum pour communiquer avec les personnes qui suivaient la stratégie, en répondant aux questions que nous avons reçus. (…) Nous n’avons jamais eu de mauvaises intentions, ni n’avons fait de promesses de gain, nous avons toujours alerté les personnes avec qui nous avons parlé de cette stratégie sur les risques possible avec un algorithme comme celui la, et nous ne tirons aucun profit de la situation bien au contraire ».
Extrait d’un échange avec Constantin Kalogérakis
Constantin Kalogérakis termine sa réponse en nous suggérant de lui « faire parvenir l’article avant publication afin d’y apporter des suggestions ou des complément d’information si nécessaire ».
Coté Triomarkets, sans surprise, le courtier chypriote décline toute responsabilité. « En aucun cas nous sommes responsables de la perte de votre capital sur votre compte de trading chez TrioMarkets, puisque nous ne sommes que l’intermédiaire ou les positions sont prises et passées dans le marché » s’est vue répondre un investisseur en quête de réponses.
Sollicité par nos soins, Epargne Info Service, la plateforme de l’AMF en charge d’aiguiller le public face aux offres d’investissement nous indique que « la société qui opère via le site internet LDW-invest.com, inactif à ce jour, et ses offres commerciales ne bénéficient pas d’enregistrement/autorisation auprès de l’AMF. Elle n’est donc pas autorisée à proposer des services d’investissement, à procéder à une communication à caractère promotionnel ou à un démarchage auprès des investisseurs français ».
LDW-INVEST.COM ne vous satisfait pas et vous cherchez des moyens de vous défendre ? Vous cherchez d’autres personnes dans cette situation ? Remplissez ce formulaire pour être mis en contact avec d’autres clients insatisfaits et accéder une offre de conseil juridique.
Mise en relation avec d’autres utilisateursJournaliste professionnel, télé et web, carte de presse n°115527, depuis 2010, spécialiste des arnaques financières, des paradis fiscaux et des mafias.
Soutenez un service de presse en ligne spécialisé dans l’actualité des escroqueries financières sur internet avec un don ponctuel ou récurrent.
Stupeur chez les investisseurs de ldw-invest.com. Ils ont subit des pertes massives et cet apporteur d’affaire du site Triomarkets a subitement cessé d’afficher du contenu. Décryptage
Toute l’actualité des escroqueries financières, enquêtes, investigations et guides.
Warning Trading © Copyright 2013-2023, Tous droits réservés | Conditions Générales d’Utilisation (CGU) | Mentions légales | Politique de cookies (EU) | Déclaration de confidentialité (UE) | Impressum | Charte de modération des commentaires | Avertissement | Devenir contributeur de
Adrien Dalberto nous a demandé l’insertion du texte suivant dans le cadre de son droit de réponse, tel que prévu par la loi n°019/2016 du 09 août 2016:
« J’ai donc vu que vous citiez mon nom dans votre article sur LDW, je tiens donc à préciser 2 choses : j’ai bien cofondé Orbis Holographics, comme vous pourrez le constater dans les articles de presse sur cette société.
D’autre part, je ne suis nullement associé à ce projet et je ne suis pas responsable des projets développés par mes anciens salariés / alternants / associés ! J’ai tout simplement été client de triomarket voilà tout ».