Avis sur Olliscience et Cell’innov: casseroles et condamnations

Les complément alimentaire sont régulièrement accusés de « pratiques commerciales trompeuses ». Illustration.

300 000 et 100 000 euros d’amende pour « allégations mensongères »

En septembre, deux sociétés suisses ont fait l’objet de lourdes sanctions de la part de l’AMF.

300 000 € et 100 000 € d’amende à l’encontre des sociétés suisses Cell’innov et Olliscience pour des compléments alimentaires aux prétendues vertus médicales et autres allégations mensongères.

Vente à distance + compléments alimentaires = danger

Dans le cadre d’enquêtes menées dans le secteur de la vente à distance de compléments alimentaires, le Service National des Enquêtes de la DGCCRF a constaté la commercialisation de compléments alimentaires, sur les sites internet cellinnov.com et olliscience.com dont certains étaient présentés faussement comme de nature à guérir des maladies, des dysfonctionnements ou des malformations ; ce qui est constitutif d’une pratique commerciale réputée trompeuse.

Technique marketing: Olliscience se présente comme laboratoire

Les deux sociétés suisses éditrices des sites internet, Cell’innov et Olliscience, se présentaient également comme des laboratoires, donnant ainsi une caution scientifique à leurs activités alors qu’il ne s’agit que de simples sociétés commerciales.

Enfin, plusieurs autres allégations trompeuses ont été relevées sur les caractéristiques essentielles de certains produits, les résultats allégués n’étant pas démontrés.

Accusations de délit et transaction avec le Procureur de la République

Ces pratiques commerciales trompeuses sont interdites.

Les enquêtes ont abouti à la transmission, aux autorités judiciaires, en 2021 et 2022, de deux procès-verbaux de nature délictuelle.

Avec l’accord du Procureur de la République du tribunal judiciaire de Paris, des amendes transactionnelles ont été proposées à la société Cell’innov (montant de 300 000 €) et Olliscience (montant de 100 000 €) qui les ont acceptées.

La consommation de compléments alimentaires n’est pas un acte anodin : il n’exerce pas d’action thérapeutique et ne doit jamais être pris en substitution d’un traitement médical.

Avalanche d’avis négatifs et mauvaise réputation

En mars 2022, Olliscience avait été obligée de rappeler l’un de ses produits, des « compléments alimentaires à la kératine », « en raison de la présence d’oxyde d’éthylène dans l’un des ingrédients ».

Sur internet, Olliscience accumule les mauvais avis et une réputation déplorable. Ainsi sur Signal-arnaque, sur Que Choisir, sur le réseau anti arnaque ou encore sur Trustpilot.

Sur ce dernier site, un internaute accuse même l’entreprise de prélèvements indus. Il raconte avoir fait une commande de « produits ollivision de chez olliscience » et avoir été livré par Bionarel, qu’il ne connaissait pas. Il accuse le groupe d’avoir conservé ses coordonnées bancaires pour des factures indues. Il aurait été obligé de changer de carte bancaire et les accuse de « vente forcée ».

D’autres se plaignent de lourds retards dans les demandes de remboursements.

La mode trompeuse des compléments alimentaires au curcuma

Olliscience a surfé et alimenté la mode des compléments alimentaires à base de curcuma. L’entreprise a ainsi pu communiqué sur « l’épice indienne qui détruit le cancer », indiquant que « chaque année on compte près de 400 000 nouveaux cas de cancer en France » et que « le chiffre a presque doublé en 40 ans ». Cela pour promouvoir CurQfen, un produit « consistant à encapsuler de la curcumine dans des fibres solubles de fénugrec, une petite plante légumineuse originaire d’Afrique du nord ».

Cette vogue des produits à base de curcuma a été quasiment créée de toute pièce par le marketing sur internet via des liens sponsorisés natifs que les internautes trouvaient en bas des articles qu’ils pouvaient lire sur leurs sites d’information habituels. Or, les bienfaits du curcuma sont bien plus complexes et la façon dont ils sont vantés est largement trompeuse.